Gambie: L'ancien dictateur Yahya Jammeh annonce vouloir revenir au pays

Dans un message audio à l'intention de ses partisans, celui qui a dirigé la Gambie d'une main de fer pendant 23 ans dit vouloir « revenir » dans son pays ainsi, qu'à la tête de son parti, l'APRC. Contraint de quitter le pouvoir à la suite de sa défaite à la présidentielle de décembre 2016 face à Adama Barrow - l'actuel chef de l'État -, Yahyah Jammeh vit depuis en exil en Guinée équatoriale.

Dans un enregistrement audio d'une trentaine de minutes destiné à ses partisans, l'ancien homme fort de Gambie - il a dirigé le pays pendant 23 ans, entre 1994 et 2017 - s'adresse aux membres du parti qu'il a fondé, l'Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC), jeudi 23 janvier.

Promettant d'y remettre de l'ordre - « J'ai décidé, aujourd'hui, de reprendre la tête de mon parti et de ne plus la confier à personne » déclare-t-il notamment -, Yahya Jammeh, qui s'exprime d'une voix lente, en profite aussi pour envoyer un message aux autorités gambiennes actuelles. Et même à la Cédéao, qui a décidé, à la mi-décembre, d'établir un tribunal spécial pour la Gambie afin de juger les crimes qui y ont été commis pendant ses 23 ans de règne.

« Par la grâce d'Allah le tout puissant, je vais revenir »

« Le jour de notre rendez-vous approche, et ce sera aussi le jour où il faudra rendre des comptes. Même si vous fuyez, je vous retrouverai. Ne fuyez pas, attendez-moi, arrêtez-moi et mettez-moi en prison si c'est ce que vous voulez, poursuit Yahya Jammeh dans son message. Vous pensez que j'ai peur de comparaître devant la justice ? Par la grâce d'Allah le tout puissant, je vais revenir, que ça leur plaise ou non. »

Ce n'est cependant pas la première fois que l'ancien dictateur gambien annonce son prochain retour au pays où celui-ci conserve une certaine influence sur la vie politique.

Les défenseurs des victimes de son régime espèrent, de leur côté, que la création par la Cédéao d'un tribunal spécial pour la Gambie poussera les États membres de l'organisation à faire pression pour que l'ancien dictateur soit traduit en justice, même s'il n'existe à ce jour aucun accord d'extradition entre la Guinée équatoriale et la Gambie. En 2022, le gouvernement gambien avait, lui, endossé les recommandations d'une commission qui s'était penchée sur les atrocités de son règne et avait alors accepté de poursuivre 70 personnes, à commencer par Yahya Jammeh.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.