Le Président gambien Adama Barrow, qui au mois d’octobre 2024, déjà avait indiqué devant la presse gambienne qu’il allait briguer un 3ème mandat, vient de recevoir un soutien de taille.
Si au départ un problème d’interprétation de la Constitution gambienne de 1997 était source de divergences, concernant la limitation des mandats, entre le pro et contre le 3ème mandat, la nouvelle constitution fruit d’un long processus de concertation et de dialogue, initié par Barrow lui-même, est aujourd’hui on ne peut plus claire. Le Président Barrow ne peut pas être candidat en 2026 au terme de son second mandat en cours, sauf que la nouvelle Constitution ne peut entrer en vigueur, et lui être opposable, faute d’un vote à la majorité qualifiée du parlement gambien, composé pour l’essentiel par ses partisans du NPP (parti national du peuple).
Ce sont ces derniers d’ailleurs, qui ont tenu leur deuxième congrès ce 18 janvier 2024 pour donner l’onction à la candidature d’Adama Barrow pour la présidentielle de 2026.
L’un dans l’autre, les deux jalons à savoir : la candidature pour 2026 annoncée par Barrow lui-même, et l’investiture avant l’heure de son parti et de ses sympathisants complètent le schéma du 3ème mandat pour le Président Barrow.
Apparemment les partisans du NPP sont en ordre de bataille pour la présidentielle, en dépit de toute l’agitation créée autour du processus de réécriture de la nouvelle Constitution, mais surtout les engagements successifs non tenus, par leur candidat, de ne pas faire plus de 2 mandats.
Toutefois, il faut dire que cette caution politique n’est pas suffisante quoique nécessaire, d’autant le NPP avait perdu les dernières élections municipales de Mai 2023, y compris à Banjul même, devant son principal challenger l’UDP (Parti Démocratique Unifié) de Usainu Darboe.
L’enseignement que certains observateurs en tirent est que, 2 ans seulement après sa brillante réélection à la présidentielle, Barrow et son Parti connaissent un recul aussi important, au point de perdre les principaux Centres Urbains du pays, comme Banjul la Capitale, Kanifing, Brikama et la zone administrative de Mansakonko densément peuplée.
A première vue ces résultats laissent penser que le NPP, naguère très fort dans les villes, se « ruralise ». Est-ce une tendance lourde ou un épiphénomène ?
La réponse sera donnée sans doute dans les prochains mois. Toujours est-il que le désenchantement grandissant, conjugué à l’aggravation de la pauvreté, de la corruption, de la cherté de la vie, de l’insécurité et de la stagnation économique, qui sévissent ces dernières années, laissent planer une grosse hypothèque sur la victoire du NPP.
Le NPP pourrait-il hisser la candidature du Président Barrow, au regard de ce qui précède, et en tenant compte des expériences infructueuses de 3ème mandat. Wait and see !