Loic Alphano Razafintsalama, alias ALP, un rappeur malgache engagé, s'apprête à dévoiler son deuxième album Yassal, prévu pour février.
Depuis 2023, Loic Alphano Razafintsalama, plus connu sous le nom d'ALP, est un jeune rappeur profondément ancré dans les réalités sociales actuelles. Portant sur ses épaules les voix des opprimés et des invisibles, ALP se démarque par son engagement et sa volonté de décrire la société à travers ses textes.
À l'aube de la sortie de son deuxième album, Yassal, il livre une oeuvre musicale ambitieuse qui reflète son parcours et ses idées. Prévu pour le mois de février, la première partie, Yassal, est un projet en trois parties, une trilogie qui s'étalera tout au long de l'année.
Avec un total de trente titres, cet album est le fruit d'un an de travail acharné. «J'ai mis un an à préparer ce projet, récoltant toutes mes énergies et idées pour le rendre unique. Cet album parle de ce qui se passe dans la nuit, dans la société, mais aussi dans ma propre vie. C'est une manière pour moi de donner une voix à ceux qui vivent dans l'ombre», explique ALP. Le titre Yassal, qui signifie « travailler la nuit » ou « Hiasa alina » en malgache, incarne cette quête incessante pour comprendre les zones d'ombre de notre monde.
Moteur de changement
Un an après la sortie de son premier album, ALP est aujourd'hui un artiste incontournable dans le monde du rap. Il fait désormais partie de l'un des plus grands labels de Madagascar, la Team Requin, et est sous contrat avec Madaghost. Des opportunités prestigieuses, telles que des invitations sur RFI, s'ajoutent à son ascension.
Mais la route n'a pas été facile pour lui. Le confinement de 2020-2021 a bouleversé ses repères. Étudiant en Histoire à l'Université Ankatso, il a vu l'arrêt de ses études comme une chance de se retrouver, de réfléchir et de se consacrer pleinement à la musique. «J'écrivais des chansons, mais elles restaient dans mes carnets. Le confinement m'a permis de leur donner vie», confie-t-il.
ALP a d'abord fait ses premiers pas dans le rap ; il n'a pas tardé à s'ouvrir à d'autres genres musicaux urbains, enrichissant ainsi son univers. Mais au-delà de la musique, son engagement reste intact. «Mon objectif est de partager ma vision de Zanabahoaka. Le rap doit s'ancrer dans notre contexte local, celui de Madagascar, pas celui de la France ou des États-Unis. Il doit avoir une conscience, une personnalité», affirme-t-il. Pour lui, le rap peut être un moteur de changement et une véritable arme de transformation sociale.