Au Soudan du Sud, les purges du président Salva Kiir au sommet de l'État continuent de faire réagir. Dans la liste des responsables limogés figuraient deux officiels occupant des potes attribués au parti de l'opposant Riek Machar. Alors que cela faisait partie de l'accord de paix de 2018 mettant fin au conflit entre les deux rivaux, Riek Machar a protesté mardi 11 février contre les limogeages, qui pourraient « menacer » l'accord de paix.
Des « décisions unilatérales » qui « menacent l'existence même de l'accord de paix » : voilà comment Riek Machar qualifie les décrets du président Salva Kiir dans les résolutions du bureau politique de son parti. Le Mouvement populaire de libération du Soudan en opposition s'est réuni mardi 11 février.
Parmi les officiels limogés figurent le gouverneur de l'État d'Equatoria Occidentale, le général Alfred Futuyo Karaba, ainsi que la ministre de la Santé Yolanda Awel Deng. Or, ces deux officiels occupaient des postes attribués au parti de l'opposant Riek Machar par l'accord de paix de 2018.
Beaucoup de Sud-Soudanais considèrent que Salva Kiir prépare sa succession à travers une série de changements importants à la tête de l'État. Cette sorte de purge dure depuis octobre 2024. Les défenseurs du président y voient un gage de stabilité en cas d'incapacité du chef de l'État à exercer le pouvoir.
Mais nombreux sont ceux qui voient des signaux inquiétants, qui « rappellent les actions qui ont conduit à la guerre civile de 2013 », selon l'analyste de l'International Crisis Group, Daniel Akech Thiong. En effet, le président Salva Kiir avait limogé un grand nombre d'officiels quelques mois avant l'irruption de combats entre soldats sur des bases ethniques. Ces derniers avaient dégénéré en conflit de grande ampleur.
Riek Machar appelle le président Salva Kiir à « respecter l'accord de paix » et à réintégrer les officiels membres de son parti à leurs postes respectifs.