Après le Sénégal et la Gambie, le président ghanéen, John Dramani Mahama, est en visite officielle en Côte d'Ivoire. Il y a eu une séance de travail avec son homologue Alassane Dramane Ouattara (ADO) avec qui il entretient d'excellents rapports.
Ce fut l'occasion pour les deux dirigeants de rappeler la qualité des relations qui existent entre le Ghana et la Côte d'Ivoire, deux pays voisins liés par l'histoire et la géographie, mais également par des « valeurs communes telles que la paix, l'union des peuples africains, le respect des traditions ou encore le respect des valeurs démocratiques ».
Ceci pouvant expliquer cela, on comprend dès lors pourquoi sitôt après son come back à Jubilee House, John Dramani Mahama a décidé de faire le déplacement de la Côte d'Ivoire qui, en 2016, l'avait élevé à la Dignité de Grand-croix de l'ordre national, la plus haute distinction honorifique du pays.
Par ce voyage donc, le président ghanéen entend réchauffer les liens qui existent entre Accra et Abidjan surtout au regard du contexte sous-régional caractérisé par une crise sécuritaire sans précédent. En effet, s'il est vrai que le Ghana est l'un des rares pays du littoral à n'avoir pas subi d'attaques terroristes, il en va autrement pour la Côte d'Ivoire qui en a enregistré plusieurs sur son sol.
ADO et John Dramani ont estimé nécessaire de tendre la main aux pays de l'Alliance des Etats du Sahel (AES)
D'où la nécessité d'une mutualisation des efforts surtout quand on sait que les groupes armés terroristes qui sèment la mort et la désolation sur leur passage, ne connaissent pas de frontières. Ne dit-on pas que quand la case du voisin brûle, il faut prendre les dispositions nécessaires pour l'aider à circonscrire l'incendie au risque de voir les flammes se propager ? Pour un voyage de raison, c'en est un.
C'est, du reste, pourquoi ADO et John Dramani ont estimé nécessaire de tendre la main aux pays de l'Alliance des Etats du Sahel (AES) que sont le Burkina, le Mali et le Niger, en proie à l'insécurité liée au terrorisme, qui ont claqué la porte de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). En effet, le président Ouattara a demandé à son hôte du jour, de peser de tout son poids pour que les trois pays frères sus-cités auprès desquels il a nommé un représentant spécial, puissent rester dans l'organisation ouest-africaine, estimant qu'on est mieux à 15 qu'à trois.
L'appel du numéro un Ivoirien sera-t-il entendu ? John Dramani Mahama réussira-t-il là où d'autres ont échoué ? On attend de voir. Pour le moins, on sait que les trois dirigeants de l'AES clament toujours à qui veut les entendre que leur décision de quitter la CEDEAO est irréversible. Accepteront-ils de faire machine arrière ? Rien n'est moins sûr.