Maurice pourrait prochainement avoir l'opportunité de signer un accord bilatéral avec les États-Unis lors du 17e sommet économique États-Unis/ Afrique, qui se tiendra en juin prochain à Luanda, en Angola. Cette possibilité avait déjà été offerte à plusieurs pays africains lors du sommet précédent, qui s'est déroulé à Dallas, aux États-Unis.
Mais la signature d'un tel accord par Maurice est-elle envisageable ? Jean Raymond Boulle, un homme d'affaires d'origine mauricienne reconnu sur la scène internationale, répond positivement à cette question. Connu notamment pour ses quatre entreprises impliquées dans les secteurs du nickel, du cobalt, du cuivre, du zinc, du titane et des diamants, dont les actions sont cotées en bourse, Jean Raymond Boulle s'est exprimé à ce sujet dans un entretien accordé à l'express hier.
«En tant que Mauricien, je ferai tout mon possible pour aider l'île Maurice. La signature d'un tel accord est tout à fait réalisable. J'espère que le gouvernement sera représenté au sommet de Luanda en juin prochain. Il y a beaucoup de ponts à construire avec la nouvelle administration américaine. Nous devons tout mettre en oeuvre pour y parvenir.» a-t-il déclaré.
Autrement dit, Jean Raymond Boulle souhaite vivement que Maurice tire parti de cette rencontre, comme l'ont fait de nombreux pays africains lors du 16e sommet économique États-Unis-Afrique, qui s'est tenu du 3 au 6 mai 2024 à Dallas. À cette occasion, cinq présidents africains, trois chefs de gouvernement, seize délégations ministérielles et quelque 1 500 participants ont assisté à l'événement. Plusieurs accords bilatéraux ont été conclus avec les États-Unis.
Jean Raymond Boulle insiste donc sur la nécessité pour Maurice d'être présent lors du 17e sommet économique. Bien avant le début de cet événement, la présidence de l'Angola avait déjà souligné, dans un communiqué du 24 octobre 2024, l'importance stratégique de cette manifestation. Elle réunira en effet des dirigeants gouvernementaux, des chefs d'entreprises et des investisseurs des deux continents, et pourrait déboucher sur un renforcement des relations économiques, commerciales et d'investissement entre l'Afrique et les États-Unis.
L'agenda du sommet prévoit des échanges pour promouvoir les opportunités d'investissement, d'innovation et de partenariats entre les secteurs public et privé, avec un focus sur des domaines tels que les infrastructures, l'énergie, la technologie, l'agriculture et l'industrie.
Le rôle de Jean Raymond Boulle au sein du Corporate Council on Africa (CCA) n'est sans doute pas étranger à son engagement en faveur de la présence de Maurice en Angola. En tant que vice-président du CCA, qui coorganise le sommet, il joue un rôle clé dans la promotion des intérêts américains en Afrique. Le CCA regroupe plus de 130 entreprises membres et représente 80 % des investissements privés américains en Afrique. Il soutient des politiques visant à renforcer le leadership commercial des ÉtatsUnis tout en favorisant une prospérité mutuelle
Dans un document intitulé Corporate Council on Africa (CCA) Recommendations to the Trump Administration on Securing American Leadership in Africa, il est souligné que les entreprises américaines sont bien positionnées pour devancer la Chine et d'autres rivaux en Afrique grâce à une technologie supérieure, à l'innovation et à des pratiques commerciales que les partenaires africains privilégient. Toutefois, pour parvenir à cette position de leader, un soutien gouvernemental ciblé et la mise en oeuvre de politiques stratégiques sont nécessaires pour rivaliser avec les approches coordonnées de leurs concurrents.
Le même document fait également état de la volonté des États-Unis de combler leur retard en Afrique. «Malgré les nombreuses opportunités offertes par l'Afrique, les investissements privés américains restent en retrait par rapport à leurs concurrents. Des réformes et un soutien stratégique sont nécessaires pour aider les entreprises américaines à surmonter les risques perçus et à conquérir des parts de marché» peut-on y lire.