Burkina Faso: Deux patrons de presse convoqués par le Conseil supérieur de la communication

Au Burkina Faso, deux médias en ligne ont été convoqués par le Conseil supérieur de la communication, l'instance de régulation des médias. Le 3 mars dernier, ces sites d'actualité avaient publié des extraits d'un discours du président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré sur leur page Facebook. Cette sortie du président avait été diversement appréciée par les internautes avec dans les commentaires, des mots parfois « malveillants, discourtois, voire injurieux » selon le Conseil supérieur de la communication, qui a donc décidé d'auditionner, hier, mardi 18 mars, les responsables de ces médias.

Dans son message, le capitaine Ibrahim Traoré disait pour encourager les populations à accompagner le processus de transition, « il n'y a pas de raison de se démotiver parce que l'histoire nous a toujours donné raison, et l'histoire continue de nous donner raison ». Cet extrait publié par le journal en ligne lefaso.net, a suscité des commentaires sur sa page Facebook qualifiés de « malveillants, discourtois » voire « injurieux » à l'encontre du chef de l'État burkinabè.

Le responsable du journal, qui a été convoqué notamment pour s'expliquer sur « la publication de ces commentaires », dit avoir explicité « le fonctionnement de la gestion des commentaires et comment les choses se sont passées ».

Les commentaires en ligne au coeur du sujet

Le deuxième média à répondre à la convocation était le site Burkina24, qui avait publié la vidéo du discours du président de la transition au Burkina Faso. Ce qui avait également suscité des commentaires désobligeants de la part de nombreux internautes.

Après les auditions, un procès-verbal sera transmis au collège des conseillers. C'est à ce niveau qu'une décision sera prise, sanctions ou avertissement. Les conseillers ont suggéré aux responsables des deux médias de rester vigilants dans la modération des commentaires. Un journaliste travaillant pour un site d'informations s'inquiète de ces convocations. « En réalité, le souhait de nos autorités, est qu'on ferme les plateformes de réactions des internautes », s'est-il alarmé.

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