Un million, c'est le nombre de Somaliens chassés de chez eux par la sécheresse depuis le début de l'année selon le HCR. La plupart fuient dans leur pays, d'autres dans les pays voisins. Dans le camp de déplacés de Dadaab, dans le nord du Kenya, 300 nouveaux déplacés somaliens arrivent chaque jour, soit 20 000 personne de plus ces deux derniers mois. Résultat : des humanitaires sous pression et des conditions de vie qui se dégradent.
Cela faisait longtemps que le camp de déplacés de Dadaab n'avait plus accueilli autant de réfugiés, témoigne Jamin Kusuania, en charge du plaidoyer au sein de l'ONG International Rescue Committee (IRC).
" C'est la première fois depuis six ans que nous assister à des arrivées massives à Dadaab. A ce rythme on s'attend à recevoir encore plus de gens que lors de la famine de 2011-2012. "
À Dadaab, la surpopulation et le manque de financement sont des problèmes chroniques, accentués par ce nouvel afflux de réfugiés, particulièrement vulnérables, souvent peu ou pas vaccinés, souvent et parfois malnutris.
" Il est difficile de dire exactement combien parmi ceux qui arrivent souffrent de malnutrition aigüe, mais c'est très répandu. C'est l'un des principaux problèmes que nous rencontrons ".
Depuis 2015, le Kenya n'enregistre plus les réfugiés venus de Somalie. Sans documents d'identité, ils sont privés de certains services, soins, ou programme d'aide aux déplacés. L'IRC appelle donc à tout faire pour leur permettre de rester dans leur pays.
" Une véritable crise s'annonce si nous ne sommes pas en mesure de trouver de l'espace pour accueillir ces populations ou de traiter le problème en Somalie, afin que les gens ne soient pas obligés de traverser la frontière. "
De sources concordantes, des discussions sont cependant en cours entre le HCR et les autorités kenyanes, afin de rouvrir l'une de sites de déplacés de Dadaab, fermé il y a plusieurs années suite au rapatriement en Somalie de milliers de réfugiés. Fin octobre, en visite en Somalie et au Kenya, le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, a évoqué avec le président William Ruto les besoins d'évolution des camps de réfugiés dans le pays.