Le Somaliland tiendra sa future élection présidentielle le 13 novembre 2024. Sa Commission nationale électorale a publié, ce lundi 22 avril, les listes électorales, après avoir fixé le calendrier ce week-end. Le pays s'est séparé de la Somalie en 1991, et cherche toujours une reconnaissance internationale.

L'élection de 2024 intervient après que le président Muse Bihi Abdi a prolongé son mandat de deux ans, une mesure qui a fait suite à une crise sécessionniste à Las Anod, dans l'est du pays.

Plusieurs années de conflit, des échecs militaires et un régime d'exception... L'élection de novembre s'inscrit dans un contexte où « l'héritage du Somaliland dans sa résolution pacifique des conflits claniques est menacé », écrit un rapport du Centre africain pour les études stratégiques.

En début d'année, le président Muse Bihi Abdi tente un coup de poker, à savoir la signature d'un protocole d'accord avec l'Éthiopie. En échange d'une base navale sur le golfe d'Aden, Addis-Abeba offrirait sa reconnaissance. Mais l'opposition accuse le président de vouloir redorer son blason au prix d'une fragilisation de la cohésion du pays, car cette initiative ne fait pas l'unanimité, compte tenu des relations historiques conflictuelles entre l'Éthiopie et le peuple somalien.

Aujourd'hui, certains acteurs de la société civile s'inquiètent de nouveaux bruits de bottes. « Ce serait la fin du projet du Somaliland et de sa reconnaissance » tempère une source sécuritaire dans la région.

Pour Hamse Ibrahim, directeur exécutif du Forum des acteurs non étatiques du Somaliland (Sonsaf), il est en tout cas « impératif que la Commission électorale inclue les partis politiques et la société civile », afin de prévenir toute contestation du scrutin.