Rwanda: L'ONU exhorte le Royaume-Uni à revoir son projet d'expulsion de migrants

L'ONU a exhorté le gouvernement britannique à reconsidérer son projet visant à expulser les migrants vers le Rwanda, mettant en garde contre la création d'un précédent dangereux à l'échelle mondiale.

Les responsables de l'ONU, le haut-commissaire aux droits de l'homme, Volker Türk, et le haut-commissaire pour les réfugiés, Filippo Grandi, ont pressé le Royaume-Uni d'adopter des approches plus pragmatiques pour gérer les mouvements irréguliers de réfugiés et de migrants, en se basant sur la coopération internationale et le respect des droits de l'homme. La législation, approuvée par le Parlement britannique dans la nuit de lundi à mardi, permettrait d'expulser vers le Rwanda les demandeurs d'asile ayant pénétré illégalement au Royaume-Uni. « La protection des réfugiés doit être une responsabilité partagée par tous les pays, pas seulement ceux situés près des zones de crise. Cet accord tente de transférer la charge de cette protection, ce qui compromet la coopération internationale et pose un précédent préoccupant », a déclaré Filippo Grandi dans une déclaration commune.

Cette loi est la troisième d'une série de mesures de plus en plus restrictives prises par le Royaume-Uni qui réduisent l'accès à la protection pour les réfugiés depuis 2022, notamment par des restrictions sur l'octroi de l'asile et d'autres formes de permis de séjour pour ceux arrivant de manière irrégulière via un pays tiers. En effet, cette loi permettrait l'expulsion rapide de demandeurs d'asile, y compris des familles avec enfants, vers le Rwanda où ils devraient présenter leur demande sans possibilité de retour au Royaume-Uni. Ce projet controversé est aussi critiqué par l'opposition travailliste, des associations d'aide aux migrants et la justice européenne. Ils jugent que « le Rwanda n'est pas un pays sûr ».

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Londres a passé un accord avec Kigali, qui prévoit le versement financier en échange de l'accueil des migrants, le Rwanda étant décrit par Londres comme un pays « sûr ». Il y a quelques mois, la Cour suprême britannique et la justice européenne avaient jugé le projet illégal. Le 22 avril, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, avait mis en garde : « Aucune cour étrangère ne nous empêchera de faire décoller les avions ». Le projet ayant été adopté définitivement, donc plus de recours législatif possible. Il ne reste plus que le sceau du roi Charles.

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