Au Burkina Faso, le 29 septembre 2024, la télévision a diffusé une vidéo posthume du commandant Ahmed Kinda, présenté comme le meneur d'une tentative de coup de force avorté contre les autorités. Ce dernier y évoque entre autres l'embauche de 150 mercenaires en Centrafrique. « Le gouvernement n'est pas du tout concerné puisque nous ne nous reprochons rien, a réagi Maxime Balalou, porte-parole du gouvernement à Bangui. Nous avons d'excellentes relations avec le Burkina Faso ».
Le gouvernement de la République centrafricaine (RCA) n'était pas au courant de recrutements de mercenaires dans le pays en vue d'une tentative de coup de force au Burkina Faso, et condamne toute tentative de ce type. Une réaction à Bangui après la diffusion le 29 septembre à la télévision publique burkinabè d'une vidéo posthume du commandant Ahmed Kinda, présenté comme meneur des conjurés. Vidéo dans laquelle on le voit évoquer l'embauche de 150 mercenaires en Centrafrique pour mener son plan à bien. Ahmed Kinda aurait ensuite été tué dans une tentative de fuite, selon les autorités burkinabè.
Maxime Balalou, porte-parole du gouvernement centrafricain, explique que la RCA n'avait aucune information sur le sujet et que le pays ne saurait servir de base arrière pour la déstabilisation d'un pays frère. Il annonce l'ouverture à venir d'une enquête dont les conclusions seront partagées avec le Burkina Faso.
« Nous prenons ça très au sérieux »
« Je tiens d'abord, et je l'ai dit fermement, à dénoncer ce genre d'aventure, pour un pays qui cherche la stabilité, la paix, comme le Burkina Faso, souligne-t-il au micro de François Mazet. Et la République centrafricaine est dans la même ligne que le Burkina Faso. Donc, lorsqu'on parle des recrutements ici, je vous avoue que le gouvernement n'en sait rien. Et nous, à partir de ces informations, nous prenons ça très au sérieux. Nous y travaillons, nous avons cherché à vérifier. Ce sont des informations gravissimes ».
Il martèle : « Je vous le dis, je répète que le gouvernement n'est pas du tout concerné, puisque nous ne nous reprochons rien. Nous avons d'excellentes relations avec le Burkina Faso. Nous suivons ça de très près. Mais nous réagirons au temps opportun et après vérification de tous ces informations. Mais je tiens à vous rassurer et que le gouvernement n'est pas du tout concerné. »
Au Burkina Faso, les autorités ont diffusé dimanche soir ce qu'elles appellent des « éléments de preuves » d'une tentative de déstabilisation qu'elles avaient dénoncé le 23 septembre 2024, et impliquant selon elles de nombreuses personnalités qui ont pour point commun d'exprimer leur critique envers la junte. La télévision publique a diffusé une vidéo de repentir de trois hommes, dont celui qui a été présenté comme le chef des conjurés, le commandant Ahmed Kinda. Une vidéo posthume puisque l'ancien patron des forces spéciales a été tué alors qu'il tentait d'échapper aux enquêteurs, avait affirmé le ministère de la Sécurité.