Interrogé par RFI à l'occasion du 19e Sommet de la Francophonie qui s'est ouvert vendredi 4 octobre à Villers-Cotterêts, dans le nord de la France, le président ghanéen revient sur la situation chez son voisin du nord et sur le retrait de Ouagadougou, Bamako et Niamey de la Cédéao en début d'année. Il plaide aussi pour la libération de l'ex-président nigérien Mohamed Bazoum, toujours emprisonné au Niger après le putsch de juillet 2023.
Fini l'époque où le président ghanéen tirait le signal d'alarme sur « la présence de mercenaires russes au Burkina Faso » pendant le sommet États-Unis - Afrique de décembre 2022 à Washington. Aujourd'hui, Nana Akufo-Addo estime que les « supplétifs russes » ne sont pas très différents des « supplétifs français » qui les ont précédés au Burkina. Surtout, le chef de l'État ghanéen affirme que son pays « ne peut pas tourner le dos au Burkina Faso » et « espère, dès que possible, un nouvel arrangement pour la réintégration du Burkina Faso, du Niger et du Mali dans la Cédéao ».
Dans son entretien à RFI, le président ghanéen plaide aussi fortement pour la libération du président Mohamed Bazoum emprisonné au Niger depuis le putsch de juillet 2023. « On ne peut pas l'oublier. Si nous, les leaders démocratiquement élus de l'Afrique de l'Ouest, nous lui tournons le dos, demain, ça pourra être moi, ça pourra être quelqu'un d'autre [qui se fera renverser à son tour] », déclare Nana Akufo-Addo avec une franchise étonnante. Et le président ghanéen d'ajouter : « Le Ghana va continuer à insister pour sa libération sans conditions ».