Au Burundi, un responsable administratif, le conseiller en charge des Affaires administratives et sociales de la commune Rugombo, dans le nord-ouest du pays, a été arrêté, le lundi 30 septembre, pour avoir célébré le mariage civil d'un homme en tenue de karatéka, dans une salle de réception de Cibitoke.
L'arrestation a fait le buzz, depuis le début de la semaine, sur les réseaux sociaux burundais. Pourtant, le mariage s'était passé sans anicroches, jusqu'à ce qu'une photo publiée dans un post sur le réseau X ne vienne tout gâcher.
Sur la photo, figure un homme debout, en kimono blanc et ceinture noire - gérant d'une salle des fêtes de son état et passionné par le karaté - devant un responsable administratif en train de le marier à sa fiancée, dans une robe blanche des plus conventionnelles.
La photo va tout de suite susciter des clics et des débats interminables sur la tenue, plutôt inhabituelle, pour un tel événement. Certains sont pour, d'autres contre.
Le chef du bureau chargé des Affaires politiques et sociales à la présidence, Jean-Claude Ndenzako Karerwa, ne cache pas sa désapprobation dans un post où il s'en prend à ceux qui ont accepté qu'une telle cérémonie ait lieu.
« Pour moi, ils ont mal agi ! », tranche-t-il, en se demandant comment les Burundais allaient préserver leur « identité culturelle » si l'on cautionne des « choix vestimentaires aussi inappropriés ».
Ces propos vont relancer de plus belle la polémique sur les réseaux sociaux.
Deux jours plus tard, Patrick Icoyitungiye qui a marié le couple - devenu célèbre malgré lui - est arrêté et emprisonné dans un cachot du commissariat de police de Cibitoke où il croupit depuis six jours.
Une source judiciaire assure que « l'ordre de l'arrêter est venu d'en haut ». Depuis, la police locale est dans l'embarras... elle n'a pas encore trouvé un motif d'inculpation, précise la source, le code civil burundais étant muet sur la tenue des mariés le jour de leur mariage ou sur l'endroit où celui-ci doit être célébré.