Burundi: Le pays veut protéger son secteur du textile

Point de collecte de coton-graine au niveau villageois (Noumoudara, Département de Péni, Province de Houet, Burkina Faso, novembre 2014). (archives)

Le Burkina interdit l'importation de fils de tissage et de pagnes tissés afin de protéger la production nationale de coton et sa filière du textile.

La filière textile au Burkina Faso, qui a longtemps souffert de la concurrence des produits importés, à laquelle s'ajoute désormais un tassement de la production, tente de se repositionner.

Les autorités burkinabè ont ainsi décidé, le 24 septembre, d'interdire l'importation de fils de tissage et de pagnes déjà tissés sur l'ensemble du territoire national.

Awa Zongo, propriétaire d'un atelier de tissage à Ouagadougou, estime que "la décision prise par l'Etat va être très bénéfique car les fils qui venaient de l'extérieur étaient de mauvaise qualité. Si nous nous mettons à cultiver le coton, à l'exploiter ici, cela nous sera d'une grande aide. Les cultivateurs, les fileurs, les tisserands et les tailleurs vont tous en bénéficier".

Promouvoir la production locale

D'autres acteurs du secteur considèrent cette mesure comme un bon moyen de promouvoir la consommation locale. La tisserande Rosalie Sawadogo juge que "ce que l'Etat a fait est bien, car le coton traité localement profitera à tous. Tout le monde y gagnera : les femmes transformeront le coton en vêtements, qui seront ensuite portés par les populations".

Les autorités burkinabè présentent cette décision comme un moyen de protéger l'industrie textile nationale. Elles espèrent contribuer à la création d'emplois dans un secteur clé de l'économie nationale.

Le pouvoir d'achat des consommateurs reste faible

Cependant, pour de nombreux acteurs du secteur, comme Hamidou Zongo, grossiste de fils sur le marché local, cette décision ne va pas résoudre une tendance lourde, qui se traduit par une demande interne en berne, en raison du manque de liquidité des consommateurs.

Pour lui, "au Burkina, on peut passer toute une journée sans voir plus de dix personnes porter les tenues tissées. Ce qui signifie qu'il n'y a pas d'argent pour les acheter. Donc si nous pouvions exporter nos produits, ce serait mieux que si nous les vendions localement".

Mais la production de coton au Burkina Faso, comme au Mali, a souffert d'une baisse de la production, en raison notamment de l'insécurité qui a entraîné un recul des terres cultivées.

Le Bénin est ainsi devenu le premier producteur de coton sur le continent, devançant le Burkina Faso et le Mali.

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