L'US Fish and Wildlife Service (USFWS) a refusé d'accepter une pétition déposée par People for the Ethical Treatment of Animals (PETA) et plus de 30 autres organisations de protection animale, de mandant l'inscription des macaques à longue queue (Macaca fascicularis) sous l'Endangered Species Act (ESA) la semaine dernière. Cette décision fait suite à une revue du dossier, durant laquelle l'agence a conclu que les informations fournies ne soutenaient pas suffisamment l'idée que ces primates étaient gravement menacés.
Les macaques à longue queue sont largement utilisés dans la recherche biomédicale pour leur proximité génétique avec les humains. En effet, six des 25 médicaments les plus prescrits ont été développés avec leur aide. Le National Institute of Health (NIH) a d'ailleurs récemment publié une revue pour confirmer l'importance des macaques à longue queue dans les avancées en immunologie, pharmacologie et médecine régénérative.
Selon Matthew R. Bai ley, président de la National Association for Biomedical Research (NABR), cette décision est une victoire pour la science. «L'USFWS a pris en compte les meilleures informations scientifiques disponibles et il est clair que cette espèce n'est pas en danger», dit-il. En effet, la NABR avait déposé une pétition pour contester la décision de l'International Union for Conservation of Nature (IUCN) qui, en 2022, avait classé les macaques à longue queue comme espèce en danger. La NABR soutient que la revue scientifique ayant conduit à cette décision contenait des don nées erronées.
Cependant, pour des ONG comme Actions for Primates, la décision de l'USFWS est un vé ritable coup dur. Selon leur porte-parole, «le refus de protéger les macaques sous l'ESA est une déception majeure, étant donné les menaces multiples aux quelles ces animaux font face, y compris le commerce pour la recherche, la des truction de leur habitat, et la persécution».
Maurice, plaque tournante du commerce des macaques
L'île Maurice joue un rôle clé dans le commerce mondial des macaques à longue queue destinés à la recherche scientifique. Avec sept fermes d'élevage spécialisées, comme Bio Culture et Noveprim, plus de 10 000 macaques sont exportés chaque an née vers des laboratoires aux États-Unis, en Europe et ailleurs. Plusieurs ONG, dont Stop Monkey Massacre in Mauritius, estiment que ces fermes reproduisent les macaques dans des conditions controversées. «Il est temps qu'on arrête avec tout cela», soutient Mansa Daby, membre de cette instance contactée au téléphone hier.
D'ailleurs, en avril, des ONG ont manifesté pour protester contre les actes de cruauté envers les animaux, notamment les singes. Bien que certaines entreprises affirment respecter des normes éthiques, les enquêtes menées par des ONG comme One Voice et Actions for Primates révèlent des pratiques préoccupantes, avec des singes capturés à l'état sauvage ou détenus dans des cages exiguës pour «produire» des descendants destinés à l'expérimentation animale.