« Le changement climatique est le plus grand défi de sécurité de notre époque »,a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, lors de la 6e conférence de Berlin sur la sécurité climatique.
C'est un aspect nouveau, mais crucial pour l'Afrique, où les impacts du réchauffement planétaire touchent de plein fouet de nombreux pays déjà fragiles, alors que le continent contribue le moins aux émissions de gaz à effet de serre. Nulle part ailleurs, le lien entre le changement climatique et les questions sécuritaires est aussi évident qu'en Afrique, a déclaré le représentant de l'Égypte au Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, estime Ahmed Hussein.
« La crise au Darfour, plusieurs crises dans la région du Sahel... Elles sont dues au manque de ressources. Les gens ne peuvent pas subvenir aux besoins de leurs familles, alors ils essaient de trouver d'autres moyens pour y parvenir. Cela provoque des conflits. Et ces conflits se transforment en guerre. Le changement climatique agit donc comme un amplificateur de ce qui se passe sur le continent », a-t-il assuré.
Si le constat est là, il manquait aux décideurs des données scientifiques. Pour y remédier, l'Union africaine avait commandé en 2018 une étude publiée en août 2024. Intitulée « Évaluation des risques liés à la sécurité climatique en Afrique », cette analyse détaillée de plus de 350 pages a pour objectif d'aboutir à une approche commune du continent, explique le lieutenant-colonel Sheku Tejan Sesay de la Commission de l'Union africaine. « La position africaine commune est encore un travail en cours. Parce qu'elle nécessite l'accord de nos 55 membres. Ils doivent s'approprier l'étude et être suffisamment en confiance pour considérer ce document comme le leur ». L'étude doit encore être adoptée par le Conseil de paix et de sécurité de l'UA.