Sénégal: Exercice illégal de la médecine vétérinaire - L'Etat invité à sévir

Dakar — Le secrétaire général du Syndicat des médecins vétérinaires du Sénégal (Smvs), Alioune Badara Kane Diouf, a appelé, lundi, les autorités à prendre des mesures pour mettre fin à l'exercice illégal de la médecine vétérinaire, lequel, dit-il, comporte beaucoup de risques de décès et de survenue de maladies chez les humains.

"Nous appelons, le président Bassirou Diomaye Faye, son Premier ministre et l'ensemble des acteurs qui travaillent dans ce domaine, pour que des mesures soient prises pour arrêter ce phénomène qui risque de causer énormément de morts dans ce pays", a déclaré M. Diouf.

Il prenait part à une conférence de presse organisée par le Conseil national des vétérinaires privés du Sénégal (CNVPS).

Le conseil a décidé de tenir cette rencontre avec la presse pour alerter sur la vente illicite de médicaments et l'exercice illégal de la profession vétérinaire.

"Il y a le problème de résidus de médicaments. Ces agissements représentent un danger pour la santé des humains au-delà de celle des animaux", a expliqué Alioune Badara Kane Diouf.

Il a indiqué que les résidus de médicaments vétérinaires présents dans les denrées alimentaires, constituent un problème de santé publique. Selon le vétérinaire, cela "peut même conduire à (...) la résistance aux antimicrobiens".

Il a promis que le conseil va accompagner les vétérinaires.

"Désormais, nous serons présents partout où il se doit, pour lutter contre ce fléau qui gangrène actuellement notre société", a-t-il lancé.

"Les maladies ré émergentes qui sont des maladies qui avaient disparu, mais qui, malheureusement, reviennent. Et donc, 60 à 70% de ces pathologies chez l'être humain sont d'origine animale", a rappelé le docteur Isma Ndiaye, secrétaire général du Conseil national des vétérinaires privés du Sénégal.

"Nous disons : assez, c'est trop. On mettra en oeuvre tout ce qui est possible pour arrêter ces pratiques et même saisir la justice", a averti le docteur Ndiaye.

Pour le médecin, "le premier acte, c'est cette conférence de presse, mais d'autres actions vont suivre, cela afin de protéger les populations", a-t-il ajouté.

Selon lui, "les faux vétérinaires manipulent des médicaments en mettant en danger les populations qui encourent des risques d'avortement, des cancers et des insuffisances rénales".

Le Syndicat des médecins vétérinaires du Sénégal dit avoir recensé 475 cabinets vétérinaires au Sénégal.

"Ce qui demeure relativement faible, vu la demande croissante des populations pour des soins destinés aux animaux de compagnie et d'élevage", a dit le Dr Ndiaye.

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