Dakar — Le Groupe d'action financière (GAFI) a retiré le Sénégal de sa liste grise, celle qui concerne les pays présentant des "déficiences stratégiques" en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive, a-t-on appris, vendredi 25 octobre, du ministère sénégalais des Finances et du Budget.
"Le Sénégal vient d'être officiellement retiré de la liste grise, à l'issue de la réunion plénière du GAFI tenue ce jour à Paris", déclare le service chargé de la communication dudit ministère.
Il explique que "la liste grise, appelée aussi 'liste des juridictions sous surveillance renforcée', identifie les pays dont le régime de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive présente des déficiences stratégiques".
La même source rappelle dans un communiqué que le Sénégal figurait sur cette liste depuis février 2021.
Elle ajoute que les autorités sénégalaises avaient ensuite pris l'engagement de remédier aux "insuffisances" identifiées par le GAFI en adoptant un plan de 29 actions à mener et de 49 mesures à mettre en oeuvre pour sortir le pays de cette liste grise.
"La mise en oeuvre de ce plan d'action s'est matérialisée par la présentation de neuf rapports de suivi et d'un rapport de synthèse", signale le ministère des Finances et du Budget.
"Le fruit d'un travail collaboratif"
À la suite de plusieurs "revues documentaires", le Sénégal a reçu, du 12 au 14 août 2024, à Dakar, la visite des experts du Groupe de revue de la coopération, un démembrement du Groupe d'action financière, sous la présidence du ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, en présence de ses collègues du gouvernement chargés de la Justice et de l'Intérieur, selon le communiqué.
Le ministère tient à signaler que "le retrait acté du Sénégal de la liste grise est donc le fruit d'un travail collaboratif impliquant l'engagement des plus hautes autorités".
Ce retrait renforce, "aux yeux de la communauté des investisseurs, l'attractivité de l'économie nationale en assurant un système financier plus sûr, plus stable et plus intègre", affirme-t-il.
L'État du Sénégal adresse ses remerciements au Groupe d'action financière, aux experts du groupe Afrique et Moyen-Orient du Groupe de revue de la coopération du GAFI, au Groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique de l'Ouest (GIABA), ainsi qu'aux partenaires techniques et financiers du pays, "pour leur soutien et leur confiance durant la mise en oeuvre des réformes".
Un "mécanisme efficace"
"Depuis février 2021, date à laquelle [il] s'est engagé à [...] travailler avec le GAFI et le GIABA afin de renforcer l'efficacité de son régime" de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, "le Sénégal a pris des mesures visant à améliorer [ce] régime, notamment en améliorant la détection des infractions aux règles" en vigueur, note le GAFI sur son site Internet.
Il assure que le pays "a mis en place un mécanisme efficace permettant de conserver des informations exactes et actualisées sur les bénéficiaires effectifs des personnes morales, en identifiant et en enquêtant sur les activités de [financement du terrorisme], en renforçant son régime de sanctions financières ciblées".
"Le GAFI note les progrès continus réalisés par le Sénégal dans le cadre de son plan d'action", lit-on sur le site Internet de ladite organisation.