Une vague de soutien s'est manifestée ce mercredi devant le palais de justice de Liège pour Sabine Amiyeme, entrepreneure camerounaise menacée d'expulsion malgré treize années de présence en Belgique. La chambre du conseil a rejeté sa demande de libération, maintenant l'incertitude sur son avenir.
Arrivée en Belgique il y a treize ans, cette immigrante a développé deux commerces florissants dans le centre-ville liégeois : un salon de coiffure et un restaurant. Malgré son intégration économique et l'emploi de trois personnes, elle n'a jamais obtenu ni l'asile ni la régularisation de sa situation.
Victor Tchemtchoua Tateu, porte-parole du conseil représentatif des Camerounais de Liège, souligne l'absurdité de la situation : "Elle paie ses impôts, fait vivre des employés et contribue à l'économie locale. Elle n'a commis aucun tort." Il alerte également sur la multiplication de cas similaires, particulièrement chez les étudiants étrangers qui peinent à renouveler leur titre de séjour.
Cette affaire met en lumière les contradictions du système d'immigration belge. Comme le souligne Bénédicte Moyersoen, sympathisante présente lors du rassemblement : "On demande aux sans-papiers de prouver leur intégration et leur autonomie financière, mais même quand ces conditions sont remplies, la régularisation leur est refusée."
Suite à la décision de la chambre du conseil, Sabine Amiyeme dispose de 15 jours pour faire appel. Son cas illustre la complexité de la politique migratoire belge, entre impératifs légaux et réalités humaines et économiques.