Lors de la 16e Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (COP16 de la CDB), le ministre seychellois de l'Agriculture, du Changement climatique et de l'Environnement, Flavien Joubert, a rappelé l'importance d'utiliser le financement comme levier pour la conservation et la protection de l'environnement.
Il a souligné la prudence nécessaire pour que le financement environnemental réponde aux objectifs de conservation sans compromettre les valeurs et les priorités écologiques fondamentales des Seychelles.
Le ministre a ainsi évoqué le sujet des crédits pour la biodiversité, qui représente un thème d'actualité lors de la COP16. Ces crédits, proposés comme mécanisme pour financer la conservation et démontrer l'engagement environnemental des entreprises, font l'objet de débats sur leur capacité à générer un impact réel et à imposer une responsabilité suffisante.
Joubert a indiqué que les Seychelles n'ont pas encore de position définitive à ce sujet, précisant que le pays explore actuellement les différentes possibilités pour mieux en comprendre les implications. Il a souligné la nécessité d'une évaluation approfondie des études de cas disponibles avant d'établir une position officielle.
Certaines organisations, comme la Global Forest Coalition (GFC), expriment leur scepticisme. Selon Souparna Lahiri, conseillère politique principale en matière de climat et de biodiversité de la GFC, les compensations de biodiversité représentent une « illusion », permettant aux entreprises de bénéficier de profits tout en échappant aux conséquences de la dégradation environnementale.
Lahiri a défendu une approche de conservation dirigée par les communautés, insistant sur le respect des droits des peuples autochtones et des communautés locales, y compris ceux des femmes et des groupes d'ascendance africaine, dans la préservation de la biodiversité.
En réponse aux critiques, M. Joubert a insisté sur la prudence nécessaire pour garantir que les financements ne servent pas de prétexte pour esquiver les responsabilités environnementales. « Nous devons nous assurer que nos efforts pour la conservation et la lutte contre le changement climatique s'inscrivent dans une démarche de justice et de responsabilité », a-t-il déclaré, ajoutant qu'il est indispensable d'éviter que ces mécanismes ne soient perçus comme une simple opportunité financière.
Le ministre a également mentionné que les Seychelles, en tant que nation, maintiendront des principes solides pour garantir que toute démarche vers les crédits de biodiversité ou de carbone réponde à une logique de bien commun et non à des intérêts purement commerciaux. Avant d'avancer, le gouvernement compte rédiger un document sur le sujet pour le soumettre au Conseil des ministres.
En conclusion, M. Joubert a rappelé que le financement, bien qu'essentiel, n'est qu'un moyen pour atteindre un objectif plus large de préservation de l'environnement. « Nous soutenons un effort mondial visant à améliorer la situation écologique pour le bien de tous. L'argent doit rester un outil, et non une fin en soi », a-t-il affirmé, soulignant l'engagement des Seychelles envers une approche de conservation fondée sur des principes éthiques et des objectifs durables.