Plus de 3 000 ménages ont trouvé refuge à l'hôpital général de Pinga, dans le territoire de Walikale, théâtre de nouvelles offensives lancées par le M23, rébellion soutenue par le Rwanda dans l'est de la RDC. Cette structure sanitaire située dans la province du Nord-Kivu réclame une aide humanitaire et en appelle aux autorités en raison d' « une rupture totale de médicaments et autres matériels ». Détails.
Dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda lancent des nouvelles offensives depuis 2 semaines dans le territoire de Walikale, dans la province du Nord-Kivu.
L'hôpital général de Pinga, la plus grande structure sanitaire de cette région située à 180 km au sud-ouest de Goma (chef-lieu du Nord-Kivu), alerte sur la rupture des médicaments. Plus de 3 000 ménages ont trouvé refuge dans les pavillons de l'hôpital et vivent dans des conditions déplorables sans aucune assistance.
Il s'agit principalement des déplacés du groupement Kisimba, dont la cité de Pinga, et des villages alentours qui ont fuient l'avancée des rebelles du M23, après des combats contre l'armée congolaise et ses soutiens Wazalendo.
« Les déplacés sont entassés à l'hôpital et même en-dehors »
Les déplacés sont en majorité des femmes et enfants dont les besoins sont importants, comme l'explique le directeur de l'hôpital de Pinga, le Docteur Théophile Mukandirwa : « Nous craignons des genres de maladies hydriques [des maladies liées à l'eau contaminées, comme le choléra, la diarrhée, la dysenterie, etc, NDLR]. C'est pourquoi nous demandons à la communautaire humanitaire ou au gouvernement de nous venir en aide. Il y a les déplacés qui sont vraiment entassés, ici, à l'hôpital, et même en dehors de l'hôpital. C'est vraiment très compliqué. Nous lançons ce cri d'alerte. Nous n'avons pas de médicaments. Il y a vraiment une rupture totale de médicaments et autres matériels. »
La route entre les localités de Pinga, Kalembe et Kitshanga, principale voie de ravitaillement des médicaments et des produits de premières nécessité est coupée depuis 15 jours à cause des affrontements. Il est donc difficile pour les organisations humanitaires d'accéder à ces zones.
Le 1eᣴ novembre 2024, le ministre congolais de la Défense a indiqué que les Forces armées de la RDC (FARDC) avaient réussi à empêcher la prise de Pinga et de son aérodrome. Des renforts de l'armée, dont des unités spéciales, ont été déployées selon la société civile et des sources sécuritaires pour stopper l'avancée du M23/Alliance du Fleuve Congo (AFC) dans ce territoire riche en minerais.