Une nouvelle mesure fiscale controversée est actuellement en examen à l'Assemblée nationale du Cameroun. Le projet de loi portant sur la fiscalité locale, introduit par le RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais), propose l'instauration d'une "Taxe de Développement Local" qui impacterait directement les salaires des travailleurs des secteurs public et privé.
Cette nouvelle imposition suivrait une grille progressive :
- 6.000 FCFA/an pour les salaires entre 75.001 et 100.000 FCFA
- 9.000 FCFA/an pour les salaires entre 100.001 et 125.000 FCFA
- 12.000 FCFA/an pour les salaires entre 125.001 et 150.000 FCFA
- 15.000 FCFA/an pour les salaires entre 150.001 et 200.000 FCFA
- 18.000 FCFA/an pour les salaires entre 200.001 et 250.000 FCFA
- 24.000 FCFA/an pour les salaires entre 250.001 et 300.000 FCFA
- 27.000 FCFA/an pour les salaires entre 300.001 et 500.000 FCFA
- 30.000 FCFA/an pour les salaires supérieurs à 500.000 FCFA
Le gouvernement justifie cette taxe par le financement de services essentiels : éclairage public, assainissement, enlèvement des ordures ménagères, fonctionnement des ambulances, adduction d'eau et électrification. Cependant, cette initiative soulève de vives contestations, notamment concernant la légitimité de faire payer aux citoyens des services considérés comme des missions régaliennes de l'État.
La question de la gestion des 15% déjà alloués aux Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) est également au coeur des débats. Les opposants à cette mesure dénoncent une double taxation et s'interrogent sur l'utilisation effective des fonds déjà existants.
Cette nouvelle disposition fiscale intervient dans un contexte social tendu, où le pouvoir d'achat des Camerounais est déjà fortement impacté par l'inflation et les difficultés économiques.