En RDC, le barrage de Ruzizi 2, censé fournir en électricité le Sud-Kivu, le Nord-Kivu, une partie du Rwanda et du Burundi peine à maintenir sa capacité. En cause ? Les déchets plastiques jetés dans les caniveaux de Bukavu et qui finissent leur course dans le lac Kivu, endommageant ainsi les machines.
Dans une pirogue, Byumanine Mubalama, employé de nettoyage du barrage Ruzizi 2 circule sous le barrage pour ramasser les bouteilles, sachets ou autres assiettes en plastiques qui gênent le bon fonctionnement de l'infrastructure hydraulique. « C'est étonnant de constater que les habitants de Bukavu, comme ceux de Goma, jettent leurs déchets dans le lac Kivu. Et qu'ensuite, ils viennent se plaindre de ne pas avoir assez d'électricité. Pourtant, ils sont à la base du problème avec leurs déchets », s'indigne-t-il.
À la SNEL, la compagnie nationale d'électricité, on explique que les déchets plastiques obstruent l'arrivée d'eau et l'impact du plastique sur la production du courant est donc un problème important. « Quand le débit de l'eau est trop faible les machines sont au ralenti et nous sommes obligés d'arrêter pratiquement la production pour dégager ces déchets. Cela nous fait perdre du temps et du rendement », explique l'ingénieur Christian Sanvura, chargé du bureau technique à la centrale hydroélectrique. Selon lui, malgré « la capacité de 29 mégawatts de l'installation, elle n'en produit que 20 ».
Ainsi, pour la SNEL-Sud Kivu, il est essentiel que les populations prennent conscience de l'enjeu des déchets et qu'un engagement politique soit mis en place pour réduire l'importation des bouteilles en plastique.