Addis — La militante des droits de l'Homme Latifa Jbabdi a été élue vice-présidence de la plateforme des femmes africaines pour la justice transitionnelle (AW4TJ), mise en place cette semaine à Addis-Abeba sous l'égide du département de paix et de sécurité de l'Union Africaine (UA).
La plateforme, dont la création s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre de la politique africaine de justice transitionnelle, adoptée par le sommet des chefs d'Etat de l'UA en 2019, est gérée par un comité directeur de 8 membres de différentes régions d'Afrique.
Dans une déclaration à la MAP, Mme Jbabdi a indiqué que cette plateforme est un réseau rassemblant des femmes engagées dans le mécanisme de justice transitionnelle à travers tous les pays africains, relevant qu'il s'agit d'un mécanisme d'échange d'expériences, de visions, d'actions et d'initiatives visant à renforcer la mise en place d'une justice transitionnelle en Afrique.
La plateforme vise, entre autres, à favoriser la participation des femmes dans la prise de décision dans toutes les étapes de la justice transitionnelle et de la reconstruction post-conflit, a-t-elle dit, expliquant qu'il s'agit d'un impératif stratégique pour construire la paix durable dans le continent.
Elle aura un rôle de plaidoyer auprès des Etats membres de l'UA en faveur d'une justice transitionnelle, tout en favorisant la participation à part entière des femmes dans l'ensemble des étapes de justice transitionnelle, conformément à la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, a poursuivi Mme Jbabdi.
Il s'agit aussi du renforcement des capacités en matière de genre et justice transitionnelle et de l'accompagnement des processus de justice pour assurer la prise en compte des préjudices subies par les femmes, a-t-elle dit.
La plateforme fournira également l'appui technique, le suivi et l'évaluation, ainsi que le soutien des initiatives visant à impliquer les femmes dans le processus de justice transitionnelle, a-t-elle fait savoir, ajoutant qu'elle facilitera aussi le dialogue et les consultations communautaires dans le but de faire avancer le processus de justice transitionnelle et prévenir les conflits violents dans le continent.
Elle a par ailleurs fait remarquer que l'approche genre n'a pas été bien prise en compte dans certaines expériences de justice transitionnelle en Afrique, rappelant que l'expérience marocaine demeure la plus avancée en matière d'intégration de l'approche genre dans le processus de justice transitionnelle.
La participation active des femmes dans toutes les étapes de la justice transitionnelle est une nécessité absolue pour une paix durable dans le continent, a insisté Mme Jbabdi.
A rappeler qu'une rencontre préparatoire pour le lancement de la plateforme des femmes africaines pour la justice transitionnelle avait été organisée à Nairobi en août 2023.