Au Ghana, plus de 500 personnes d'afro-descendance ont reçu la nationalité ghanéenne, fin novembre, lors d'une cérémonie, en présence du président Nana Akufo-Addo. Ces naturalisations sont le fruit d'un travail amorcé par le gouvernement ghanéen, en 2019, pour faciliter l'installation des descendants de personnes qui avaient été déportées, il y a 400 ans, depuis les forts d'esclaves de Cape Coast ou d'Elmina. Cela notamment pour du travail esclave aux Amériques.
« Un retour à la maison », ce sont les mots qui sortaient de toutes les bouches, au bureau du Diaspora Africa Forum, une entreprise d'aide à la répatriation, à Accra. Leurs toutes nouvelles cartes d'identité ghanéennes dans les mains, Sandra Smith et Ike Howard, afro-américains d'une cinquantaine d'années, ne peuvent s'arrêter de sourire.
« Hier, c'était le moment le plus magique que j'ai jamais vécu », dit Sandra Smith. « J'ai attendu ça depuis toujours, et aujourd'hui, on sent qu'on a enfin le droit de revenir à la mère patrie. C'est dans notre ADN, ça fait partie de nous », dit, de son côté, Ike Howard.
Selon le Diaspora Africa Forum, près de la moitié de ces 524 nouveaux Ghanéens n'ont d'ailleurs jamais vécu dans leur nouveau pays.
Juda Hatcher, habitant du Maryland, aux États-Unis, prévoit de s'installer au Ghana l'année prochaine : « Nous espérons d'abord pouvoir trouver un terrain pour y construire notre maison. Ensuite, nous chercherons une organisation qui aurait besoin de notre aide pour construire une école, ou bien nous le ferons nous-mêmes ! »
Sa naturalisation a été facilitée par une prérogative présidentielle qui l'a dispensé de résider plusieurs années sur le sol ghanéen avant de pouvoir prétendre la nationalité. Il s'agit de la même dérogation dont a bénéficié, six mois plus tôt, le musicien américain Stevie Wonder.