David Bettoni, l'entraîneur du CA, est aujourd'hui au centre d'une vive polémique dans les milieux du CA. Pour les uns, c'est un entraîneur qui n'a pas impressionné après 10 journées et une préparation confortable, pour d'autres, c'est un excellent entraîneur qui valorise le football tunisien. Lui qui était le premier adjoint de Zidane au grand Real Madrid qui a tout raflé de 2016 à 2018. C'est donc un nom qui a côtoyé des stars du Real et qui a côtoyé le top niveau. Quand il entraîne un club tunisien, ça ne peut qu'être un acquis avec un staff connaisseur.
Mais même avec un CV d'un «adjoint» qui a entraîné le Real est-ce une raison pour ne pas l'évaluer? Est-ce un crime de lèse-majesté que de critiquer ses choix et la production du CA? C'est que plein de gens ont toujours ce «complexe» d'infériorité vis-à-vis de l'entraîneur étranger. Ils lui pardonnent tout, ils lui passent tout. Ils n'osent même pas le critiquer car ceux qui le font sont alors profanes et «ingrats». Non, on a le droit d'évaluer ce que Bettoni a fait, ce n'est pas un tabou. C'est un monsieur qui a exercé avec Zidane, c'est très intéressant, il a eu sous la main Ronaldo, Modric, Kroos, Ramos...
C'est aussi une opportunité, mais maintenant, il a le CA comme équipe, et a eu tous les avantages et les moyens qu'aucun entraîneur n'a eu avant lui. Jusqu'à maintenant, et, en toute objectivité, ce n'est pas extraordinaire et on l'a dit dès les premières journées.
On parle résultats qui pouvaient être meilleurs, mais aussi qualité et volume de jeu clubistes. Il peut réussir comme il peut échouer, c'est un autre débat. Mais cet acharnement contre toute remarque faite à David Bettoni est frustrant. Ces gens dans le giron clubiste, qui acculent toute personne qui ose critiquer Bettoni, ont lynché et blâmé, voire «exécuté» Saïd Saïbi l'année dernière quand il a perdu au Bardo contre le ST (c'était son dernier match), alors qu'ils se taisent et cherchent des excuses à l'entraîneur français. Le cas Bettoni est le même que celui de De Moraïs, qui a raté son double passage à l'EST (2009-2015).
Lui aussi avait le même «prestige» que Bettoni, étant donné qu'il a été l'adjoint d'un certain Mourinho à Porto puis au Real Madrid. Mais côtoyer le «Special One» ne l'a pas aidé à réussir à l'EST. Ceci ne veut pas dire que Bettoni et De Morais ne sont pas un plus pour le football tunisien, au contraire, leur arrivée est un gage de notoriété. Mais être adjoint d'un grand entraîneur mondial pendant un moment ne donne aucune «immunité».
C'est à Bettoni de prouver ce qu'il vaut. Un premier entraîneur n'a rien à voir avec un adjoint. Ce n'est pas le même statut ni la même pression. Le plus important, c'est la réalité du terrain, la capacité à élever le niveau de performance de ses joueurs, l'aptitude à gérer les émotions et les états d'âme, avec aussi l'obligation de ramener des résultats et de comprendre son entourage. Bettoni et, avant lui, De Moraïs, Lemerre et tous ces noms qui ont débarqué sur le football tunisien ne sont pas idéaux. Ils ont aussi leurs défauts. Et notre football pas très performant, mais pas au point d'être «ridicule» impose le respect de tous.