Le Kenya va rapatrier dans les prochains jours 600 soldats de l'armée somalienne. C'est ce qu'a annoncé le ministère de l'Intérieur en fin de semaine. Ces soldats somaliens sont venus chercher refuge au Kenya, après avoir subi un revers militaire contre les forces de l'État semi-autonome du Jubaland.
« Ils nous ont confié leurs armes et nous travaillons à leur rapatriement » a déclaré Raymond Omollo, directeur de cabinet du ministère kényan de l'Intérieur. Mercredi, des centaines de soldats somaliens se sont présentés aux forces de défense kényanes, au poste-frontalier d'Ishiakani pour demander refuge. Quelques heures plus tôt, ils s'inclinaient face aux troupes du Jubaland, dans la localité de Ras Kamboni, sur la côte.
Depuis plusieurs semaines, la tension est forte entre Mogadiscio et Kismayo, capitale du Jubaland. Cet État semi-autonome a réélu récemment son président, selon un mode de scrutin que le pouvoir central somalien ne reconnaît pas. Un acte de sédition, selon Mogadiscio. Chaque camp accuse l'autre d'avoir engagé les hostilités à Ras Kamboni. Reste que la défaite de l'armée somalienne est cuisante.
Une armée affaiblie
« Des centaines de forces spéciales somaliennes, formées par les Turcs, ont fui en laissant leur équipement derrière eux », explique Rashid Abdi, spécialiste des questions de sécurité chez Sahan Research. Ces tensions internes inquiètent les partenaires de la Somalie qui redoutent que les terroristes des Shebabs en tirent parti. Dans trois semaines, le mandat de la force de maintien de la paix de l'Union africaine (ATMIS) arrive à son terme.