Un sommet extraordinaire de la Cemac s'est tenu ce lundi 16 décembre à Yaoundé. Consacré à la délicate situation économique dans laquelle se trouve la région dont la croissance a chuté de 3,3 % à 2,3 % entre 2022 et 2023, il a rassemblé les dirigeants des six Etats membres de l'organisation autour du président camerounais Paul Biya. Tous ont convenu que l'heure était à des réformes urgentes et concertées pour éviter une crise économique et financière.
L'alerte sur l'état critique des économies de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac) a été donnée dès l'entame des travaux par le président camerounais Paul Biya qui accueillait ces assises. « Si rien n'est fait, selon diverses expertises, nous pourrions faire face à des conséquences désastreuses, à la fois pour nos pays et pour notre sous-région », a-t-il notamment déclaré.
Si les risques sont connus, le président centrafricain Faustin Archange Touadéra - également président en exercice de la conférence des chefs d'État de la Cemac - n'a cependant pas manqué de les rappeler. « Les résultats constatés dans la mise en oeuvre globale de notre stratégie sous-régionale de relance économique nous exposent à la persistance des tensions inflationnistes, à la faible consolidation de la croissance économique, à la faible consolidation des finances publiques et à la dépréciation des réserves de change », a énuméré celui-ci.
Le FMI prêt à apporter un soutien technique et financier pour épauler la Cemac
A la clôture de la réunion, le président Paul Biya a repris la parole pour exhorter ses pairs à « mettre résolument en oeuvre les recommandations d[u] sommet. De toute évidence, ces assises ne pourront produire les résultats escomptés que si elles sont suivies d'actes concrets », a poursuivi le président camerounais.
Invité à la table des discussions, Abebe Selassie, le directeur du département Afrique du Fond Monétaire international (FMI) s'est quant à lui félicité de ce qu'il a pu entendre au cours de cette journée : « Nous sommes encouragés par l'initiative prise par ces pays de se rencontrer, et par le fait qu'ils se soient mis d'accord sur la marche à suivre [...]. Maintenant, nous allons voir comment chacun d'entre eux va implémenter les mesures annoncées et nous nous tenons prêts à leur apporter un soutien technique et financier afin de les épauler », a-t-il réagi.
Nous avons parlé du besoin de reprendre certaines réformes et de renforcer la résilience de la région même si, évidemment, chaque pays a ses propres défis.