Tunisie: Pollution de l'air intérieur - Un risque de santé relativement méconnu !

20 Décembre 2024

L'évènement, tenu sous le patronage du ministre de la Santé, se veut une occasion pour sensibiliser et informer sur l'impératif d'adopter des comportements préventifs et de procéder, même chez soi, à des pratiques de précaution et de protection.

« Nous passons environ 80% de notre temps dans des espaces clos, soit à la maison, soit au travail, soit dans des lieux ouverts au public. Et l'OMS estime plus de 3,2 millions de décès par an dont 100 cas en Tunisie liés à la pollution de l'air intérieur », a déclaré, à La Presse, Mohamed Wessim El Heni, directeur du contrôle environnemental des produits à l'Agence nationale d'évaluation des risques (Aner), relevant du ministère de la Santé, lors d'un séminaire national, organisé, hier, par ladite agence, sur « la qualité de l'air intérieur et les risques sanitaires ».

La communication est de mise

L'évènement, tenu sous le patronage du ministre de la Santé, se veut une occasion pour sensibiliser et informer sur l'impératif d'adopter des comportements préventifs et de procéder, même chez soi, à des pratiques de précaution et de protection. Contrairement à la pollution de l'air extérieur, celle de l'air intérieur demeure relativement méconnue auprès du citoyen lambda. Alors que, selon des experts, la qualité de l'air que nous respirons peut avoir des effets nocifs sur la santé et le bien-être, entraînant, outre la somnolence et des irritations allergiques, l'apparition de pathologies aiguës ou chroniques, voire des complications respiratoires. D'où l'intérêt qu'il y a à intensifier la communication sur ces risques émanant de l'air ambiant.

Dans son mot d'ouverture, Abderrazek Bouzouit a, directeur général de la Santé, a souligné l'importance d'un tel sujet fort intéressant, dans la mesure où respirer un air intérieur de qualité entre dans le cadre de la vision du ministère de tutelle basée sur l'information et la sensibilisation quant à l'intensification de la prévention.

« On ne peut pas améliorer notre système de santé, sans améliorer la communication », relève-t-il, en passant. En effet, l'on doit prendre soin de ce qu'on respire, de ce qu'on mange et de ce qu'on boit. Et d'ajouter que l'on s'intéresse généralement à l'air extérieur et on oublie qu'à l'intérieur de nos foyers, il faut également savoir qu'une mauvaise qualité de l'air qu'on respire peut affecter notre santé, ainsi que celle de nos enfants, censés être plus vulnérables.

«Nous avons, dernièrement, publié sur le site du ministère de la Santé un communiqué encourageant les gens à aérer leurs maisons pour prévenir non seulement les maladies respiratoires, mais aussi la santé mentale», rappelle M. Bouzouita. Car, poursuit-il, respirer convenablement permet à l'organisme un état de santé de bonne qualité. « Nous devons travailler sur la communication, mais, par ailleurs, sur la formation utile », a-t-il encore insisté.

Et là, le directeur général de la Santé a adressé un si grand salut aux médias pour le rôle qu'ils continuent à jouer dans la diffusion du message de sensibilisation et la communication sur les risques liés à la pollution de l'air intérieur. Pour lui, communiquer demeure de plus en plus indispensable. Prévenir, c'est bien un label très important, d'autant que les deux constituent des principaux axes qui vont aider à l'élaboration d'une stratégie de prévention.

La nécessaire aération

De son côté, Mme Zohra Jemmali, directrice de l'Aner, a relevé que ce colloque scientifique s'inscrit dans une dimension internationale visant à l'amélioration de la qualité de l'air intérieur. Et par conséquent, l'aération de son logement tous les jours est nécessaire. Elle relève d'une habitude qu'on doit systématiquement adopter tant en hiver qu'en été. « L'organisation de cette manifestation a pour objectif de recentrer le débat sur les défis de la pollution de l'air intérieur et les risques qu'elle fait peser sur la santé en général », indique-t-elle.

Ce faisant, plusieurs interventions et communications ont porté sur des thématiques liées à la surveillance de la qualité de l'air intérieur, la qualité de l'air en milieu de travail, la fumée du tabac et son impact sur la qualité de l'air intérieur, ainsi que des ateliers puisant dans le vif du sujet. Aujourd'hui, les travaux se poursuivront, sur fond de conseils et de recommandations, en guise de guide de bonnes pratiques préventives.

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