Burkina Faso: Au Burkina Faso, le «cri du coeur» des femmes de militaires disparus

Le 19 novembre, un collectif de femmes envoyaient une lettre à la Fédération des associations islamiques du Burkina. Une correspondance qui expose l'inquiétude de plusieurs femmes burkinabè, sans nouvelle de leurs maris, qui demeurent introuvables et dont les noms ne figurent sur aucun registre. RFI a pu s'entretenir avec certaines d'entre elles, qui ont donné leur accord pour diffuser leur appel à l'aide anonymement.

Depuis la prise de pouvoir de la junte au Burkina Faso, de nombreux civils ainsi que des militaires, tels que l'homme d'affaires Anselme Sansan Kambou ou encore l'ex-chef d'état-major de la gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Evrard Somda, ont disparu des radars.

Dans une missive, qu'elles auraient préféré garder secrète, des femmes de militaires burkinabè racontent les conditions pénibles dans lesquelles elles vivent depuis la disparition de leurs maris. Un « cri du coeur » et un « appel au secours » face à une « situation insoutenable et éprouvante ».

La plupart n'ont plus eu de nouvelles de leur part depuis août dernier : « On ne sait pas où ils sont, nous avons peur qu'ils subissent des traitements qui ne devraient plus avoir lieu en 2024 », se risque l'une d'entre elles. La lettre revient notamment sur le décès « de deux femmes qui ont perdu la vie en accouchant sous le poids de l'incertitude ». Laissées pour compte, elles témoignent de la fatigue psychologique et physique qu'elles subissent, des résultats scolaires de leurs enfants en baisse et des différents recours formulés au gouvernement. Sans succès.

« Nous ne voulons surtout pas entrer dans un bras de fer avec les autorités », insiste pour autant la femme contactée par RFI au téléphone, allant dans le sens d'un paragraphe de la lettre qui reconnait que le président du Burkina Faso est « l'unique autorité compétente pour prendre des décisions à ce sujet ».

En avril dernier, le gouvernement burkinabé avait annoncé la construction de nouveaux établissements pénitentiaires militaires, faisant craindre aux défenseurs des droits de l'homme la création de centres de détention secrets.

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