Bénin: Récade du roi Béhanzin - Le pays utilise «tous les mécanismes légaux» pour un rapatriement des objets

Deux récades zoomorphes à l'effigie d'oiseaux exposés au Petit musée de la Récade de Lobozounkpa. Don de Robert et Cheska Vallois, Paris, 2015.

Les autorités béninoises veulent rapatrier la récade du roi Béhanzin. Cette sorte de sceptre traditionnel ayant appartenu à un souverain du royaume du Dahomey devait être vendue aux enchères à Paris, vendredi dernier. Son propriétaire est l'héritier d'un ancien soldat des troupes coloniales. « Offert » ou « pillé », selon les versions, cet objet a en tout cas été retiré de la vente au dernier moment. Le ministre béninois de la Culture, Jean-Michel Abimbola, réagit autour de cette affaire.

Ayant eu vent de la vente après la diffusion d'un sujet sur RFI, les autorités béninoises se sont mobilisées pour obtenir la suspension de la vente. Nous avons joint le ministre béninois de la Culture, Jean-Michel Abimbola. Parce que le Bénin a initié, depuis plusieurs années, une politique de valorisation de ses collections nationales et de rapatriement de son patrimoine, le ministre souhaite que cette récade, constituée de deux parties, soit restituée au Bénin.

« Le Bénin apprit qu'il y avait la vente de deux objets, le gubasa du roi Béhanzin -c'est un sabre-, et son makpo, c'est-à-dire un sceptre. Le Bénin, avec l'appui du ministère français de la Culture, a obtenu la suspension de la vente aux enchères. Tous les objets qui ont été pillés à l'époque ne se retrouvent pas systématiquement dans les collections publiques de la France. Il y a plusieurs objets qui sont aux mains de confessions religieuses et de personnes privées. »

En l'occurrence, est-ce que le Bénin pourrait se porter acquéreur ? Ou est-ce que ce sont d'autres mécanismes de restitution qui sont privilégiés ? « Nous ne mettons pas sur le marché parce que le Bénin n'a pas vocation à faire monter des enchères, mais nous utilisons tous les mécanismes possibles et légaux bien évidemment pour pouvoir obtenir ces rapatriements. Nous sommes en discussion, non seulement avec les autorités françaises, avec la famille concernée, et également avec la maison de vente. »

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