Le chef de l'Etat français s'exprimait devant les soldats français, à Djibouti, annonçant que la base française y installée allait se "réinventer" comme "point de projection" pour des "missions" en Afrique, après le retrait forcé des forces françaises du Sahel, ont rapporté des médias français.
"Vous avez toujours été une emprise particulière", a indiqué Emmanuel Macron aux 1 500 soldats français présents sur la base aérienne 188, avant de partager un dîner de Noël avec eux. Djibouti est une base à part, beaucoup plus tournée vers la mer Rouge, l'océan Indien et l'Indo-Pacifique qu'elle ne l'est vers l'Afrique. Mais ce choix stratégique est en cours d'évolution, a dit le président français.
"C'est aussi, et ce sera d'ailleurs à réinventer, un point de projection pour certaines de nos missions africaines. Et donc je veux ici marquer la différence entre ce que chaque jour, vous bâtissez depuis cette base et ce qui est fait, la restructuration de notre approche sur le continent africain", a souligné Emmanuel Macron. Une restructuration forcée, la France étant contrainte de quitter le Tchad et le Sénégal après avoir évacué le Sahel.
"Notre rôle change en Afrique, mais c'est ce que nous avons voulu parce que le monde change en Afrique, parce que les opinions publiques changent, parce que les gouvernements changent. Et parce que nous avons décidé, de manière souveraine en février 2023, après plusieurs années de changement progressif, et bien, de rebâtir un partenariat qui repose sur des partenaires, respectés", a indiqué le président français.
La France a déjà été contrainte d'évacuer ses troupes du Mali, du Burkina Faso et du Niger entre 2022 et 2023 après l'arrivée au pouvoir des militaires qui se seraient rapprochées de Moscou. Un premier contingent de 120 soldats français a quitté le 20 décembre le Tchad, après que celui-ci a formulé la demande fin novembre. Le Sénégal a également fait part de son souhait de voir la France fermer ses bases militaires.
Seuls au Gabon et en Côte d'Ivoire, subsistent encore des bases françaises. Les effectifs sont en diminution et ces bases pourraient être à l'avenir partagées avec les armées locales. La base de Djibouti, qui accueille 1 500 militaires, est le plus gros contingent français à l'étranger et la seule à n'être pas concernée par la réduction de voilure historique prévue sur le continent africain. Paris et Djibouti ont renouvelé en juillet leur traité de coopération en matière de défense.