Le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) alertait le 20 décembre sur un afflux de réfugiés au Soudan du Sud, en provenance du Soudan ces dernières semaines. Alarme également tirée lundi 23 décembre par Médecins sans frontières (MSF), qui note que plus de 5 000 personnes ont traversé chaque jour en décembre la frontière entre les deux pays. Conséquence : les deux centres de transit de Renk, coté sud-soudanais, sont totalement débordés et une épidémie de choléra déclarée en octobre est en « augmentation alarmante et rapide », selon l'ONG.
Les deux centres de transit de Renk, au Soudan du Sud, accueillent aujourd'hui plus de 17 000 déplacés alors qu'ils sont conçus pour recevoir 8 000 personnes maximum. Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) estimait, en fin de semaine dernière, à plus de 80 000 le nombre de personnes, surtout des femmes et des enfants, à avoir franchi la frontière en moins de trois semaines. Cela après l'intensification des combats au Soudan dans les États du Nil Blanc, de Sennar et du Nil Bleu, affirme l'organe onusien.
Selon Médecins sans frontières (MSF), les réfugiés soudanais sont aujourd'hui des milliers à être contraints de dormir dehors, avec un accès limité à la nourriture, à l'eau et aux soins de santé. La plupart des camps sont débordés. Partout, les déchets s'accumulent, les latrines débordent... Conséquence : l'épidémie de choléra qui s'est déclarée fin octobre prend de l'ampleur.
MSF constate une augmentation « alarmante et rapide » de cas suspects dans les camps des États d'Unity et d'Équatoria central en particulier. 92 personnes sont mortes dans l'État d'Unity, 25 dans les camps près de Juba.
« L'eau potable est contaminée et les patients arrivent dans nos centres dans un état critique, beaucoup sont aux portes de la mort », s'indigne Mamman Mustapha. Pour ce chef de mission à MSF, il est urgent de prendre des « mesures immédiates », sinon « les cas de choléra augmenteront en flèche dans les jours et les semaines à venir », prévient-il.