Dans le sillage du cyclone Chido, qui a frappé Mayotte le 14 décembre dernier, causant des pertes humaines et des dégâts considérables, des centaines de personnes ont rejoint l'île d'Anjouan, dans les Comores. Cette affluence inquiète les autorités sanitaires, qui redoutent une flambée de maladies infectieuses.
Depuis mercredi 25 décembre, quatre navettes ont transporté 681 personnes de diverses nationalités à Anjouan, une île de l'archipel des Comores, après la destruction de Mayotte par le cyclone Chido.
Le Dr Anssoufouddine Mohamed, directeur régional de la santé à Anjouan, estime que les préoccupations sanitaires sont majeures dans le département français : « avec la stagnation des eaux, la promiscuité, l'accès à l'eau potable, le mouvement des populations, je pense qu'on a toute la sauce pour s'attendre à un événement de santé qui peut être majeur. Toute épidémiologiste vous dira que la situation qu'il y a à Mayotte est une situation à haut risque d'épidémies, dont le choléra, et surtout le paludisme et peut-être même la rougeole ».
Un dispositif renforcé de prévention a donc été déployé : les arrivants de Mayotte sans preuve vaccinale sont vaccinés contre le choléra, et une base de données suit leur répartition géographique. Le docteur Outiati Ahmed Selemane est responsable de la surveillance sanitaire à Anjouan. « Il y a un risque sanitaire. La prévention, c'est notre arme. Au niveau de chaque localité, nous avons des agents de santé communautaire, et pour chaque district, il y a une équipe d'intervention rapide qui travaille en collaboration avec les agents de santé communautaire en cas d'alerte », détaille l'épidémiologiste.
Les experts sanitaires soulignent que les deux semaines à venir seront cruciales pour contenir tout éventuel foyer épidémique.