Guinée: Abou Sangaré, le héros guinéen du film «L'Histoire de Souleymane», obtient un titre de séjour d'un an en France

Récompensé à Cannes pour son interprétation dans le film « L'Histoire de Souleymane» de Boris Lojkine, Abou Sangaré, jeune Guinéen de 23 ans, était toujours en situation irrégulière en France. Il était depuis le 24 juillet 2024 sous le coup d'une obligation de quitter le territoire décidée par le tribunal d'Amiens.

Livreur à vélo sans-papiers, le héros du film présenté en avant-première mondiale au Festival de Cannes 2024 en mai dernier, roule à toute allure dans Paris pour gagner un peu d'argent. Souleymane a une seule idée en tête : réussir son entretien de demande d'asile et démarrer une vie meilleure loin de la Guinée. Une histoire qui a ému le jury puisque le film et l'acteur ont chacun reçu un prix dans la catégorie Un certain Regard.

Mais l'histoire de Souleymane, c'était aussi celle d'Abou Sangaré, recruté lors d'un casting à Amiens. Les similitudes entre les deux parcours sont troublantes pour le jeune homme qui a expliqué plusieurs fois dans des interviews avoir été réticent à s'engager dans cette aventure cinématographique par peur d'être trop visible et plus facilement expulsable.

C'était oublier que le cinéma peut faire des miracles. Ovationné à Cannes, le film fait sensation. Les critiques sont excellentes. Ce qui n'empêche pas, dans un premier temps, le tribunal administratif d'Amiens de valider l'obligation de quitter le territoire qui lui était faite. Mais en août, le préfet sollicite un réexamen de sa situation « en raison du parcours d'intégration de l'intéressé ».

Ce 8 janvier 2025, Abou Sangaré a donc obtenu une régularisation de sa situation grâce à une promesse d'embauche comme mécanicien à Amiens et à la circulaire Valls de 2012, qui permet la régularisation par le travail. Au journal Libération, il confiait en mai dernier qu'il souhaitait « rendre à tous les gens d'Amiens (les collègues, les patrons, les professeurs, les associations...) au moins une partie de ce qu'ils m'ont donné, c'est de pouvoir entrer dans l'entreprise qui me propose du travail. » Un tournant important donc pour le jeune homme dans son parcours migratoire après une reconnaissance artistique unanime.

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