Maurice doit rembourser une dette de 11 millions de dollars (environ Rs 515 millions) pour financer le SADC Defence Pact. Vendredi dernier, le ministre des Affaires étrangères, Ritesh Ramful, a informé le Conseil des ministres de cette situation. Le gouvernement a toutefois assuré que cette somme serait réglée dans la semaine à venir.
Maurice risque-t-elle des sanctions pour le non-paiement de cette dette ? La menace est bien réelle. «Nous sommes sous la sanction de la Southern African Development Community (SADC)», a confirmé le ministre Ritesh Ramful. Cela signifie que Maurice ne pourra pas participer à aucune réunion ou conférence organisée par la SADC.
«Cette situation est la conséquence de l'inaction du gouvernement précédent. Il s'était engagé à contribuer aux missions de paix en République démocratique du Congo et au Mozambique, mais n'a pas honoré cet engagement», a expliqué le ministre Ramful. «Le gouvernement actuel n'a pas d'autre choix que de débourser cette somme pour lever la sanction.»
Le ministre Ramful a rappelé l'importance des pays africains comme partenaires stratégiques. «L'Afrique est une priorité pour nous. Malheureusement, le précédent gouvernement n'a pas considéré ce paiement comme essentiel. Il est crucial de renforcer nos relations avec les pays africains, surtout étant donné le soutien de l'Union africaine à notre lutte pour la souveraineté des Chagos.»
Ritesh Ramful a également souligné que des explications avaient été demandées à l'ancien gouvernement, mais sans aucun retour. «Nous ne comprenons pas pourquoi aucune initiative n'a été prise pour trouver une solution ou renégocier ce pacte. Aujourd'hui, nous devons faire face aux conséquences et y remédier.»
La position de l'ancien gouvernement
Interrogé sur la question, l'ancien ministre des Affaires étrangères, Maneesh Gobin, a expliqué que le précédent gouvernement avait demandé une révision du montant exigé, mais que les autorités africaines avaient maintenu leur position. «Au nom de Maurice, j'avais émis des réserves sur la capacité de l'île à s'engager dans une mission de maintien de la paix, une responsabilité qui revient à l'Union africaine. Cette dernière dispose d'un Conseil de paix et de sécurité et d'un budget dédié à de telles missions. En revanche, ce n'est pas dans les traditions de la SADC de se lancer dans ces opérations, étant plutôt centrée sur l'intégration régionale et le commerce», a-t-il ajouté.
L'ancien ministre Gobin a également noté que d'autres petits États de la SADC, comme les Seychelles, avaient adopté une position similaire. «La somme demandée par la SADC est considérable, représentant même plus que le budget annuel de mon ministère. Les grands pays africains comme l'Angola et l'Afrique du Sud ont pu effectuer le paiement. Nous avons cherché un dialogue pour trouver une solution, mais entre-temps, la dette a continué de s'accumuler.» Il a confirmé que les fonds pour ce paiement avaient été approuvés lors du dernier Budget.
Par ailleurs, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, effectuera son premier voyage officiel en Afrique. Il participera au sommet de l'Union africaine qui se tiendra le 15 février à Addis-Abeba, en Éthiopie. Lors de ce sommet, la commission de l'Union africaine renouvellera ses dirigeants. Le successeur du Tchadien Moussa Faki sera issu de la région Afrique de l'Est, conformément au principe de rotation, pour un mandat allant jusqu'en 2029.