Ile Maurice: Le pays passe à la phase 2 de gestion de l'eau

La sécheresse persistante continue de menacer les réserves d'eau du pays, contraignant les autorités à intensifier les mesures de gestion de l'eau. Lors d'un point de presse tenu hier, le ministre de l'Énergie et des services publics, Patrick Assirvaden, a annoncé que le taux moyen des sept principaux réservoirs était tombé sous la barre critique de 40 %, atteignant 39,8 %.

À savoir qu'à la même période l'an dernier, le taux des réservoirs était de 95 %. Les faibles pluies enregistrées jusqu'à présent ne suffisent pas à rétablir les niveaux d'eau. «Nos réservoirs continuent de se vider, et les pluies restent insuffisantes pour les remplir et assurer une distribution d'eau adéquate dans tout le pays. Il y a eu quelques averses, mais il ne faut pas se faire d'illusions. De fortes pluies, sur plusieurs jours, sont nécessaires pour faire remonter les niveaux.» Le ministre a souligné que la situation était inquiétante. Nous ne pouvons pas attendre que le taux des réservoirs atteigne zéro car à environ 10 %, l'eau devient boueuse.

Phase 2

Face à cette situation critique, le gouvernement a enclenché la phase 2 du plan de gestion de l'eau. Des mesures plus strictes sont désormais mises en place. L'utilisation de l'eau potable pour le lavage des voitures sera interdite. «Nous avons retardé le plus longtemps possible cette interdiction, car c'est une activité économique qui permet à certains de gagner leur vie. Ils utilisent 15 000 m³ d'eau par mois. Une réunion aura lieu avec la police pour mettre en oeuvre ces décisions. Les car wash bénéficieront d'un moratoire de quelques jours pour trouver des alternatives.» Il en va de même pour l'approvisionnement en eau pour remplir les piscines, même dans les hôtels.

Des mini-réservoirs de 9 000 litres seront placés dans les localités les plus affectées, notamment Notre-Dame, Lallmatie, Ti-Rodrigues, Baie-du-Tombeau, Sainte-Croix et Chamarel. Cela, afin de permettre une meilleure accessibilité pour les habitants sévèrement affectés. «C'est une solution un peu archaïque pour distribuer l'eau, mais au vu de la situation actuelle des réservoirs et de la Central Water Authority (CWA), nous devons utiliser tous les moyens possibles pour rapprocher l'eau au maximum de la population.»

De plus, 174 puits privés ont été pris en compte pour approvisionner en eau, entre autres, des usines, l'industrie sucrière et l'irrigation. «Nous sommes conscients qu'il pourrait y avoir une certaine résistance, mais la situation de crise exige que l'État agisse dans l'intérêt du pays. Nous mobilisons toutes les ressources disponibles.»

En ce qu'il s'agit des fuites, jusqu'à présent, 1 479 d'entre elles ont été réparées mais des travaux restent à effectuer. Il faut savoir que 62 % de notre eau sont perdus. Si 100 m³ proviennent des tuyaux de la CWA, moins de 40 m³ atteignent les consommateurs «C'est une problématique à résoudre à l'avenir et nous faisons notre maximum pour y remédier.»

Au vu des doléances, le personnel du centre d'appel de la CWA a été renforcé, passant de 13 à 31 agents. Des ingénieurs d'autres départements ont également été mobilisés pour intervenir sur les fuites et répondre aux attentes sur le terrain. Il est toutefois espéré qu'il ne sera pas nécessaire de passer à la phase 3 du plan, qui implique davantage de restrictions. Au dire de Patrick Assirvaden, si les conditions météorologiques actuelles persistent et que rien n'est fait, les réservoirs pourraient être à sec entre la mi-mars et la fin mars.

La campagne de sensibilisation se poursuit. Le ministre de l'Énergie a souligné : «Plus nous approchons du mois de mars, plus les choix seront difficiles. Ensemble, nous devons agir de manière responsable pour traverser cette crise. Il est crucial de ne pas gaspiller l'eau et de l'utiliser de manière plus efficiente. Il est important de se rappeler que nous traversons une période de sécheresse très sévère, ce qui nécessite certaines restrictions.» D'ajouter : «Rien n'est parfait. Parfois, les camions-citernes sont en retard. Les réparations des fuites ne sont pas encore terminées. Dans l'absolu, la situation n'est pas parfaite. Le Crisis Committee se réunit quotidiennement pour faire le point sur la situation. Il faut trouver un équilibre entre la gestion de l'eau et son approvisionnement à la population. Et cet équilibre est difficile à atteindre.»

Dans ce contexte difficile, le ministre soutient que ce n'est pas le moment de faire du blame game. La priorité est de gérer la situation jusqu'à ce que nous passions la période de sécheresse critique.

Nettoyage des réservoirs: Le ministre souligne les risques

En cette période de sécheresse, la question du nettoyage des réservoirs a été soulevée. Pour y répondre, le ministre de l'Énergie a expliqué que, selon les techniciens, cette opération comporte des risques. «Il est délicat d'utiliser des machines pour draguer la boue. Il existe un risque d'aggraver les fissures dans les réservoirs. De plus, la quantité de boue que nous retirerons sera minime par rapport à la quantité d'eau que nous pourrons récupérer.»

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