Maux physiques, tensions, frustration... Des médecins et membres du personnel hospitalier sont victimes d'agressions. Malgré le caractère déplorable de ces incidents, les raisons qui poussent certains membres du public à s'en prendre aux professionnels de santé suscitent de vifs débats.
Récemment, deux cas de violences impliquant un médecin et un infirmier de l'hôpital Victoria, à Candos, ont été signalés à la police et relayés sur les réseaux sociaux. Manque d'empathie, problèmes de communication, incompréhension mutuelle ou encore impatience : les causes de ces tensions sont multiples.
Du côté du ministère de la Santé, on reconnaît qu'une partie du personnel manque parfois de tact, ce qui peut exacerber la frustration des patients et de leurs proches. Cependant, un médecin attaché au bureau du directeur général des services de santé estime que le public restera toujours insatisfait. «Pourquoi de tels incidents ne se produisent-ils pas dans les banques ou chez les marchands de légumes ? Pourquoi un client ne frappe-t-il pas un employé bancaire après avoir fait la queue ?» interroge-t-il.
Bien qu'il admette que le manque de personnel peut expliquer certaines tensions, ce professionnel insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas d'un problème insurmontable. Des solutions sont constamment mises en place pour assurer le bon fonctionnement des services hospitaliers.
Avec plusieurs années d'expérience dans le secteur public, ce médecin insiste sur la nécessité de comprendre les difficultés auxquelles sont confrontés les soignants. «Imaginez un médecin faisant face à trois urgences simultanées avec dix accompagnateurs pour chaque patient. La priorité reste de soigner le malade rapidement, mais ce sont souvent les proches qui s'en prennent au personnel, pas les patients eux-mêmes», explique-t-il.
Un autre facteur aggravant serait une forme d'hypocondrie alimentée par l'accès facilité à l'information en ligne. Certains patients, convaincus d'être gravement malades, exigent des examens ou des traitements inappropriés. «Pour un simple rhume, certains demandent des antibiotiques alors que ce n'est pas nécessaire. D'autres se plaignent que le médecin n'a pas prescrit de radiographie, oubliant que les praticiens sont formés pour diagnostiquer certaines affections par un examen clinique», précise-t-il.
L'un des cas de violence à l'hôpital Victoria concerne un patient avec lequel le personnel avait déjà fait plusieurs concessions. Après avoir signé une décharge contre avis médical, il est revenu quelques jours plus tard pour demander à nouveau à sortir avant la date prévue pour son admission. Lorsqu'il est finalement revenu avec un jour de retard, il a provoqué de nouveaux incidents.
Pour prévenir ces agressions, notre interlocuteur plaide pour la mise en place de campagnes de sensibilisation destinées au public. Ces initiatives pourraient aider à réduire les tensions en encourageant la collaboration mutuelle entre le personnel hospitalier et les patients. «Il est essentiel que chacun comprenne l'importance de travailler ensemble pour garantir un meilleur service à tous», conclut-il.