Mali: Champs submergés, récoltes perdues - Les inondations affectent gravement l'agriculture

Au Mali, les pluies diluviennes ne cessent pas et provoquent chaque jour de nouvelles inondations, dans la capitale Bamako et dans tout le pays. Les derniers chiffres officiels en date du 4 octobre font état de 76 morts, 148 blessés et près de 260 000 sinistrés. Rues submergées, bâtiments effondrés, torrents d'eau boueuse qui se déversent dans les rues... Les conséquences sont quotidiennes et tragiques, notamment pour le secteur agricole.

Il n'existe aucune estimation officielle disponible du nombre d'hectares de cultures sous les eaux ou inaccessibles. Mais ce qui est sûr, c'est que des dizaines de milliers de paysans sont déjà et seront, dans les prochains mois, en grande difficulté.

« Il y a des champs qui ont complètement disparu sous les eaux, des gens qui récoltent leur maïs dans des pirogues, des champs de coton complètement submergés avec des récoltes complètement détruites, s'alarme Ibrahima Coulibaly, président de la Confédération nationale des organisations paysannes du Mali (CNOP). L'impossibilité de récolter, le fait que les cultures vont être noyées, et surtout les difficultés de conservation - parce que quand il pleut, on ne peut pas faire sécher les récoltes -, ce sont des phénomènes qui vont fortement affecter la production de cette année. Minimum 40% des agriculteurs vont avoir des problèmes. »

Lui-même cultivateur de riz, de maïs et d'agrumes dans la région de Koulikouro, Ibrahima Coulibaly fait d'ailleurs ce qu'il peut pour sauver sa propre production. « Le riz est arrivé à maturité, il faut faucher, mais on est complètement dans l'eau, ce qui ne m'était encore jamais arrivé, insiste-t-il. J'ai commencé à récolter mon riz et je suis obligé de couvrir avec des bâches. On stocke les récoltes dans des parties un peu surélevées et on les couvre, en attendant qu'il y ait une accalmie dans la pluviométrie. Mais c'est vraiment un défi énorme et ça coûte cher pour avoir des bâches de qualité. Donc ça fait des dépenses supplémentaires en termes de coûts de production. »

Certains paysans ont tout perdu à la fois : leurs cultures et leur maison. Malgré leurs propres difficultés, les organisations paysannes ont contribué aux collectes organisées pour les sinistrés des inondations. Pour ce qui concerne le soutien aux agriculteurs, Ibrahima Coulibaly espère que les autorités maliennes de transition, qui ont déjà déclaré l'état de catastrophe nationale à la fin du mois d'août, activeront rapidement le Fonds national des risques et des calamités agricoles, comme la loi le prévoit. Sollicité par RFI, le ministère de l'Agriculture n'a pas donné suite.

Alors que la saison des pluies se termine habituellement en septembre-octobre au Mali, les services météorologiques prévoient qu'elles se poursuivront jusqu'au mois de novembre.

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