Sénégal: Action climatique - Les pays en développement s'impatientent face à l'absence d'engagement des grandes économies

Les présidents des groupes de négociateurs sur le climat des pays en voie de développement et de la Chine (G 77 + Chine), des négociateurs africains (AGN) et des pays en développement ayant la même vision sur le climat (LMDC), se disent préoccupés par l'absence d'engagement des pays développés sur le financement de l'action climatique (NCQG), à quelques heures de la clôture de la 29e session de la Conférence des parties (11-22 nov) à Bakou, en Azerbaïdjan.

"Le G77 et la Chine ont fait preuve de transparence par rapport au montant exact et au soutien financier requis, pour répondre de manière efficace aux défis du nouvel objectif quantifié collectif sur le financement de l'action climatique. Cependant, il y a eu un silence radio notable et une absence d'engagement et de plans détaillés de la part des pays en développement et des pays développés", a regretté Adonia Ayebaré, président du Groupe G77+ la Chine, composé de 133 pays en développement et de la Chine.

Les présidents du Groupe des négociateurs africains (AGN), Ali Muhamed, et celui des pays en développement ayant la même vision sur le climat dénommé "LMDC", le Bolivien Diégo Pachéco, s'exprimaient lors d'une conférence de presse.

"Cette situation complique les progrès et scelle le processus de négociations à mesure que le temps presse avec seulement quelques heures restantes dans les négociations", a déploré Ali Muhamed. Il relève que l'absence de mise à jour des plans des pays développés augmente l'incertitude et les engagements financiers essentiels pour faire avancer l'action climatique collective.

Le président du G77+ la Chine estime qu'il est "important que les pays développés intensifient leurs efforts et répondent aux attentes des pays en développement, qui sont sur une ligne différente d'émergence et ont besoin d'assurance et d'un soutien immédiat pour atténuer, adapter et gérer les pertes et dommages de manière efficace".

Ali Muhamed, président du Groupe des négociateurs africains (AGN) composé de 54 pays du continent, a insisté sur le fait qu'ils espéraient résoudre la discussion la plus importante, c'est-à-dire le nouvel objectif quantifié collectif.

"Malheureusement, comme vous le savez tous, jusqu'à présent, nous n'avons aucune confirmation sur le quantum de 1,3 milliard de dollars que nous avons tous demandé pour le financement de l'action climatique", a-t-regretté. Il précise que "la position du groupe africain est très claire sur cette question".

Il a indiqué que les ministres africains ont utilisé des informations et des évaluations réalisées par des experts indépendants, et les agences des Nations unies, pour quantifier les besoins de l'Afrique et du reste du monde en développement, à 1,3 milliard de dollars.

"Mais à présent, nous ne constatons aucun mouvement de la part de nos partenaires de développement", a-t-il déploré. Il soutient qu'il s'agit d'une obligation claire pour les partenaires au développement d'apporter un soutien aux pays en développement, afin de répondre à leurs besoins immédiats, de relever les défis du changement climatique et de répondre à leurs besoins d'adaptation.

"A quelques heures de la fin de la COP, nous ne semblons pas avoir ce chiffre et nous faisons pression pour cela depuis environ 10 jours, depuis que nous sommes ici et c'est vraiment très frustrant et décevant", se désole-t-il.

"Néanmoins, nous espérons que nos partenaires présenteront un nombre justifiable qui répondra aux besoins et à l'ampleur des problèmes croissants du changement climatique. Nous attendons avec impatience de recevoir le texte que la présidence de la COP 29 rédigera ce soir", a-t-il conclu.

De son côté, Diego Pachéco, président du Groupe des négociateurs des "LMDC", souligne que les 24 pays membres de ce groupe veulent voir l'équilibre historique du processus de négociation au cours des dernières années à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

"A la COP de Charm El Cheikh en Egypte, a-t-il rappelé, nous avons eu le programme d'atténuation et il vient de passer à l'étape suivante du bilan mondial". "Et maintenant, nous avons besoin d'un résultat très fortement lié à la fourniture de financements des pays développés aux pays en développement", a-t-il indiqué.

"Cela signifie vraiment avoir un équilibre dans la mise en oeuvre de l'Accord du Paris. Et pour les LMDC, il y a un feu rouge. Il s'agit de ne pas réinterpréter ni de réécrire l'Accord de Paris. Nous sommes donc très préoccupés par les tentatives de négociation visant à introduire des éléments novateurs pour modifier le mandat de l'Accord de Paris afin de diluer les responsabilités et les obligations juridiques des pays développés", a-t-il expliqué.

Pour Diègo Pachéco, les négociateurs ne doivent "pas permettre que cette portée soit le scénario de la grande fuite des pays développés face à leurs obligations juridiques". "Nous avons toujours dit que le financement des pays en développement n'est pas de la charité mais une obligation juridique des pays développés envers les pays en développement", a-t-il fait valoir.

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