Le Groupe de la Banque mondiale, le Fonds mondial pour la nature (Wwf) et d'autres parties prenantes ont salué la Stratégie décennale 2024-2033, adoptée en mai dernier par la Banque africaine de développement, comme un instrument essentiel et plus complet pour la lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité.
Selon un communiqué de presse, ces positions ont été exprimées lors d'une table ronde sur le thème « L'avenir vert et inclusif de l'Afrique : les solutions en matière de climat et de biodiversité dans la Stratégie décennale de la Banque africaine de développement », organisée jeudi lors de la Conférence mondiale des Nations unies sur les changements climatiques (COP 29) à Bakou, en Azerbaïdjan.
Selon la directrice principale du Département de la stratégie et des politiques opérationnelles à la Banque africaine de développement, Caroline Kende-Robb, la nouvelle Stratégie décennale, dont la vision est de construire une « Afrique prospère, inclusive, résiliente et intégrée », fait de la résilience climatique et de la biodiversité l'un de ses cinq piliers transversaux.
« La Stratégie décennale s'appuie sur le Cadre 2021-2030 de la Banque pour le changement climatique et la croissance verte. Elle vise à mobiliser le financement climatique à une échelle et à une vitesse suffisantes grâce aux ressources, aux partenariats et aux engagements pris pour faire progresser les chaînes de valeur de l'économie verte », a précisé Mme Robb, qui modérait les échanges. « Elle se fera en tirant parti du potentiel de l'Afrique dans les domaines des énergies renouvelables, de l'agriculture intelligente, du transport durable, de la gestion des déchets, de la gestion de l'eau, de l'échange de crédits de carbone et d'autres secteurs intelligents sur le plan du climat », a-t-elle ajouté.
« Je voudrais saluer la nouvelle Stratégie décennale 2024-2033 de la Banque africaine de développement. Contrairement à la précédente, celle-ci me semble plus complète. Elle prend en compte, pour la première fois, la biodiversité qui revient six fois dans le document. Cela montre les progrès accomplis par la Banque », a souligné Durrel Halleson, directeur chargé des politiques et partenariats pour l'Afrique du Fonds mondial pour la nature (Wwf). Le Wwf « travaille depuis 2010 avec la Banque et nous avons des initiatives sur l'agriculture, l'énergie et l'électricité qui s'alignent avec les « High 5 » de la Banque », les cinq priorités opérationnelles de la Banque, identifiées comme des piliers dans la nouvelle stratégie.
Félicitant la Banque africaine de développement pour être parvenue à la partie du financement de l'adaptation et de l'atténuation, Robin Mearns, directeur du Département de la durabilité sociale et pour l'inclusion au sein du Groupe de la Banque mondiale, a déclaré que « la nouvelle stratégie offre un cadre pour traiter les défis actuels et futurs de l'Afrique. Elle offre un contexte favorable pour créer les conditions d'investissement en Afrique (...) La stratégie pose bien les défis ».
Il a indiqué que les éléments transversaux de la stratégie (jeunesse, réduction des écarts de genre, renforcement de la gouvernance, etc..) épousaient les actions de la Banque mondiale.
La Stratégie décennale de la Banque africaine de développement, basée sur les priorités des pays africains, souligne le besoin critique de mobiliser les financements climatiques, y compris dans le secteur privé, d'investir dans le capital naturel et de renforcer les partenariats pour faire face aux impacts croissants du changement climatique et de la perte de biodiversité, d'où la nécessité de partenariats accrus avec les banques multilatérales de développement.
Entre 2021 et 2023, la Banque a mobilisé 1,3 milliard de dollars de financements climatiques mondiaux, et elle a lancé, en collaboration avec le Centre mondial pour l'adaptation (Gca), un programme de 25 milliards de dollars visant à accélérer l'adaptation climatique.