Afrique de l'Ouest: Dakar abrite une réunion sur la sécurité collective au Sahel

Dakar — Une réunion de haut niveau sur le Processus de Nouakchott et l'Initiative d'Accra s'est ouverte, lundi, à Dakar afin de réfléchir sur une meilleure coordination des actions liées aux enjeux sécuritaires dans la région du Sahel.

"Cette réunion de haut niveau est le cadre idéal d'une collaboration franche et sans tabou pour adresser les menaces communes et défendre les intérêts communs de paix, de stabilité et de souveraineté dans la région du Sahel", a déclaré Jean Luc Diène, directeur général du renseignement extérieur du Sénégal lors de la cérémonie d'ouverture de cette rencontre de deux jours à l'initiative de la Commission de l'union africaine (UA) et du comité des Services de renseignements et de Sécurité africaine (CISSA).

Elle est axée sur le thème « Engagement de la sécurité collective pour lutter contre les menaces terroristes et insurrectionnelles dans la région Sahélo-Saharienne dans le cadre du processus de Nouakchott ».

Le Processus de Nouakchott réunit onze pays : l'Algérie, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée, la Libye, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, et le Tchad. Ce mécanisme qui a pour but de de renforcer la coopération régionale en matière de sécurité et le partage d'informations dans la lutte contre le terrorisme, ainsi que l'opérationnalisation de l'Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA) dans la région sahélo-saharienne.

L'initiative d'Accra a été créée en 2017 par le Ghana, la Côte d'Ivoire, le Bénin, le Togo et le Burkina Faso pour lutter contre le terrorisme. Elle repose sur le partage d'informations et de renseignements, la formation du personnel de sécurité et de renseignement et, enfin, la conduite d'opérations militaires conjointes transfrontalières.

Selon Jean Luc Diène, "la capitalisation des leçons apprises des expériences passées (...), un approfondissement des échanges autour de projets communs concrets sur le plan transfrontalier devraient nous permettre d'avoir des réponses appropriées aux menaces variées et multiformes auxquelles notre région est confrontée".

Il est d'avis que pour parvenir à une région sahélienne sûre, il est impératif de consolider les acquis et les expériences passées mais également de mettre à profit des mécanismes déjà existants.

Le ministre des Forces armées, Birame Diop , a relevé que la criminalité transfrontalière et transnationale se développait »concomitamment avec la cybercriminalité et le trafic de drogues, d'armes et d'êtres humains, tout comme avec la piraterie maritime et l'immigration clandestine ». »Ensemble, ces fléaux affectent gravement les racines profondes de nos États », a t-il soutenu.

Venu présider l'ouverture des travaux, le général Diop, a souligné que le cyber-espionnage et les cyberattaques sont de plus en plus accentués dans cette zone grâce à l'aide de certains pays qui cherchent à pénétrer les systèmes et les réseaux d'autres États à des fins politiques, technologiques ou économiques.

"Il faut dire que la sous-région du Sahel est fortement impactée par ces fléaux qui affectent la stabilité de nos institutions, l'intégrité de nos territoires, notre développement économique et social et dont la prise en charge appelle une réponse holistique, anticipative et réaliste", a-t-il avancé.

Il a souligné la nécessité pour les Etats de prendre ensemble des mesures idoines pour venir à bout des "convergences qui se créent entre les différents groupes terroristes et criminels, ainsi que leur mobilité".

"Elle est une nécessité vitale pour les pays de la région, qui ont mis en place de nombreux mécanismes régionaux de coopération sécuritaire, dont le Processus de Nouakchott, l'Initiative d'Accra et Force multinationale mixte, les Etats du bassin du Lac Tchad", a souligné le ministre.

Le général Birame Diop est d'avis que le Processus de Nouakchott peut aider à faciliter la coordination du contrôle des frontières pour prévenir les mouvements de groupes terroristes et criminels et promouvoir le partage des renseignements entre Etats.

"En réalité, le Processus de Nouakchott s'inscrit dans le cadre de renforcement de la coopération sécuritaire et de l'opérationnalisation de l'architecture africaine de paix et de sécurité dans la zone sahélo-saharienne", a-t-il dit.

Le Directeur de la gestion des conflits de la Commission de l'UA, Alhaji Sarjoh Bah, a quant lui rappelé les efforts consentis par l'organisation continentale pour créer une résilience auprès des populations.

»En réponse à ces défis, l'Union africaine a intensifié ses efforts au Sahel par l'implémentation d'un projet d'impact rapide et d'amélioration de la paix à travers la mise en place d'initiatives pour la création de ressources essentielles », a t-il dit.

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