L'Unesco a annoncé hier 4 novembre sur ses plateformes de réseaux sociaux que le festival des peuples Sawa a été retenu dans ce prestigieux panthéon des biens de l'humanité.
Le drapeau du Cameroun flotte à Asuncion au Paraguay (Amérique latine). 4 décembre 2024. Jour historique pour le pays et beaucoup plus pour le peuple sawa.
Le Ngondo est inscrit sur la liste du patrimoine immatériel de l'humanité. La nouvelle était tombée le 5 novembre dernier. Les résultats préliminaires sur l'inscription du Ngondo au patrimoine immatériel étaient déjà connus. L'Organisation des Nations unies pour l'Education, la Science et la Culture (Unesco) l'a rendue officielle lors de la 19e session de son comité intergouvernemental (2 au 7 décembre 2024), dans son segment des travaux de la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Après le Nguon (festival du peuple bamoun) en décembre 2023, c'est au tour du Ngondo de permettre au Cameroun d'avoir déjà deux de ses événements culturels majeurs inscrits dans la liste représentative de l'Unesco.
La nouvelle s'est répandue comme une trainée de poudre. C'est le prolongement de la fête du Ngondo 2024 qui venait de célébrer la clôture de cette édition. Les démarches sont allées très vite. Le 26 février 2022, la communauté sawa, représentée par « Masso Ma Nyambè » (foyer divin), les six cantons du Wouri (Akwa, Bassa'a, Bakoko, Bell, Belè-Belè et Deido), les élites, dignitaires, populations et forces vives, remettaient la liasse de documents constituant le dossier de demande d'inscription au patrimoine immatériel au ministre des Arts et de la Culture(Minac).
Les deux parties étaient représentées à l'occasion, pour le Ngondo par son président en exercice, chef du canton Deido, S.M. Frédéric Essaka Ekwalla ; pour le Minac par d'alors Inspecteur des services, Théophile Eyango, aujourd'hui président de la Commission de contrôle des organismes de gestion des droits d'auteur.
« C'est une grande joie pour nous que d'arriver à ce stade du processus. Ce dossier est très technique et très pointilleux. Il nous a fallu être très attentif. Nous tenons à remercier le chef de l'Etat pour son implication active et toujours plus grande en vue de promouvoir la culture, parce qu'elle est vectrice de reconnaissance internationale. Nous sommes fiers de pouvoir remettre ce dossier entre les mains du gouvernement avec l'espoir qu'il puisse aboutir favorablement », déclarait-il à l'occasion.
Promouvoir les patrimoines
Dans les textes de l'Unesco, « l'admission d'une culture ou d'un élément culturel au patrimoine de l'Unesco, aussi bien du patrimoine mondial, au patrimoine immatériel, qu'au registre de la mémoire du monde, a des impacts positifs et négatifs ». Dans la question de protection et conservation, l'inscription permet de mieux protéger et préserver le site, la pratique ou la tradition, grâce à des politiques et des financements nationaux et internationaux ; de favoriser la restauration des sites historiques ou la transmission des savoir-faire culturels menacés. Pour ce qui est de la reconnaissance et de la valorisation, l'inscription confère une légitimité internationale à une culture, renforçant la fierté et l'identité des populations concernées.
Sur l'impact de développement économique et touristique, cela encourage le développement d'activités économiques annexes, comme l'artisanat, l'hôtellerie ou les guides locaux. Dans la transmission intergénérationnelle, l'inscription motive les populations locales à maintenir et à transmettre leurs traditions, langues, danses, rituels ou savoir-faire. Au niveau de la coopération internationale, l'inscription favorise des collaborations entre pays et organisations pour préserver et promouvoir les patrimoines partagés ou transfrontaliers.