La Vallée du Fleuve Sénégal (VFS) est fortement vulnérable aux changements climatiques et présente une variabilité climatique parmi les plus extrêmes au monde. Avec des défis incluant l'élévation des températures, des précipitations de plus en plus irrégulières, des inondations, des sécheresses, une élévation du niveau de la mer, une salinisation des sols et des eaux, une désertification croissante, des incendies de forêt, et une dégradation des terres arables.
Entre autres conséquences directes du changement climatique sur l'économie de cette zone, (largement dépendante de l'agriculture et de l'élevage traditionnels), qui se manifestent à travers des dommages chroniques aux biens de production, une détérioration des moyens de subsistance, des impacts sur la sécurité alimentaire, une augmentation des maladies d'origine hydrique et des épidémies, ainsi que des déplacements forcés (...).
Toutefois, la VFS présente également des opportunités à saisir, en lien avec «son potentiel agricole, pastoral et commercial, qui pourraient générer des avantages économiques significatifs, à condition que des politiques adéquates répondant aux besoins et aux attentes de la population, en particulier les femmes, les jeunes et les personnes déplacées, qui sont les plus touchés, en raison de leur accès limité aux ressources, soient mises en place et correctement mises en oeuvre».
Pour faire face à ces défis et aider les communautés à profiter de ces opportunités, le gouvernement du Sénégal, avec l'appui de la Banque mondiale, a lancé le Projet de résilience et de développement communautaire de la Vallée du Fleuve Senegal (PRDC-VFS), dont l'objectif de développement du projet (ODP) consiste à «améliorer l'accès aux infrastructures et services intégrés régionalement, résilients au climat et inclusifs dans les communautés frontalières ciblées de la Vallée du Fleuve Sénégal (Mauritanie et Sénégal)».
A cet effet, un Comité régional de développement (CRD) réunissant plusieurs acteurs dont des maires des départements de Kanel et Matam, s'est tenu hier, lundi 16 décembre 2024, à la Gouvernance de Matam, pour partages les activités du projet. Logé au niveau du ministère de la Famille et des Solidarités, ce projet qui est porté par le Programme d'urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (PUMA), vise à adopter une approche préventive, en renforçant la résilience des communautés de la Vallée du Fleuve Sénégal face aux changements climatiques et aux risques de conflits.
Se prononçant sur les éléments de contexte qui ont conduit à la réalisation du projet, le coordonnateur, Mamadou Diédhiou, a souligné devant les acteurs, l'importance qu'il porte. «Ce projet travaille dans l'anticipation, dans tout ce qui est conséquences liées aux changements climatiques. D'abord en matière de planification, en revoyant la plupart des documents de planification pour tenir compte des aspects qui sont liés aux changements climatiques, mais aussi en matière de prévention à travers la réalisation d'infrastructures qui vont aider les populations à faire face à ces phénomènes évoqués.
Mais aussi en termes de réponse à travers la mise à disposition d'intrants, de matériels et d'équipements aux couches vulnérable», explique-t-il. Revenant sur les composantes, sous-composantes et activités du projet, Mamadou Diédhiou a assuré que celui-ci s'aligne avec les axes stratégiques du document de référence Sénégal Horizon 2050.
L'adjoint au gouverneur de la région de Matam en charge du Développement, a également magnifié le caractère porteur du projet qui milite en faveur de la réalisation d'infrastructures de développement au bénéfice des communautés «pour les rendre davantage plus résilientes par rapport aux changements climatiques, et surtout à les préparer pour se prémunir desdits effets».