En Afrique du Sud, un chef traditionnel de la province du Cap Oriental, au sud du pays, demande un moratoire de deux ans sur la circoncision traditionnelle ; un rite d'initiation à l'âge adulte très répandu chez les jeunes xhosas. Une volonté de mettre cette pratique sur pause qui intervient après la mort de 20 jeunes ces dernières semaines. L'objectif : réfléchir à un meilleur encadrement pour que cette pratique culturelle reprenne en toute sécurité.
Les débats autour de la circoncision traditionnelle et de ses risques ne sont pas nouveaux. Récemment, l'Afrique du Sud a par exemple durci les normes d'hygiène. Après avoir promulgué des lois pour un meilleur encadrement, les décès restent nombreux.
Pour la province du Cap Oriental, il faut aller beaucoup plus loin, avec des mesures « extraordinaires », selon son chef traditionnel. Il propose un moratoire de deux ans, afin de mieux encadrer ces pratiques et régler les problèmes sanitaires liés à la circoncision traditionnelle une bonne fois pour toutes. Le but, pour lui, est que ce rite d'initiation à l'âge adulte reprenne sans le moindre danger.
Tribunal spécialisé
Parmi les pistes évoquées, il est envisagé de créer un tribunal spécialisé contre les pratiques illégales qui sont nombreuses et dangereuses. Le chef propose également de donner plus de pouvoir aux leaders traditionnels, pour être de véritables acteurs dans la réglementation, ainsi qu'un meilleur soutien médical dans chaque école d'initiation. Cet appel à l'encadrement est soutenu par le Conseil national de lutte contre le sida, pour qui il est important « de faire évoluer les pratiques culturelles en s'intéressant davantage aux risques sanitaires ».