Mozambique: « Ce soutien nous donne de l'espoir » - Un parcours de maternité en plein cyclone tropical Chido

Lors que le cyclone tropical Chido a ravagé le Mozambique en décembre 2024, Massiala Agostinho, 26 ans, était enceinte de huit mois et attendait son cinquième enfant.

Comme c'est le cas pour presque toutes les personnes de son village de Sambene, situé dans le district de Mecufi de la province de Cabo Delgado, la maison de Mme Agostinho a rapidement été détruite par les vents puissants et les pluies torrentielles. Depuis près d'un mois, elle vit dans un refuge surpeuplé avec son mari et leurs quatre enfants, en espérant pouvoir accoucher en toute sécurité dans un établissement de santé opérationnel.

Lorsque le cyclone s'est abattu sur le pays, Mme Agostinho suivait un programme de formation pour devenir agente de santé communautaire, dans la capitale provinciale Pemba, assez proche, qui a aussi été durement touchée. En revenant à Sambene, elle a découvert sa famille déracinée.

« Je n'en croyais pas mes yeux », déclare-t-elle à l'UNFPA, l'agence des Nations Unies pour la santé sexuelle et reproductive. « Il n'y avait plus rien. Mon chez-moi, où je me sentais en sécurité, avait disparu. »

L'hôpital local a subi des dommages considérables : Mme Agostinho a dû partir en barque pour le centre de santé de Mecufi pour y recevoir des soins de santé. À mesure que sa grossesse avançait, elle souffrait de douleurs au dos et d'une grande fatigue. Plus de 50 établissements de santé seraient actuellement partiellement ou totalement inopérants à cause des destructions provoquées par le cyclone, notamment en ce qui concerne les fournitures médicales.

Un soutien essentiel qui connaît des lacunes

On estime que le cyclone tropical Chido a tué 120 personnes et en a affecté plus de 450 000. Le manque d'endroits où se réfugier, les pénuries alimentaires et les besoins de soutien médical et psychosocial sur le long terme sont les priorités de la reconstruction, mais plus de 40 % des hôpitaux sont endommagés et l'UNFPA estime que plus de 12 000 femmes enceintes n'ont qu'un accès encore plus restreint qu'avant à la santé.

Dans la province de Cabo Delgado, sur les dix espaces sûrs et structures de santé de référence pour femmes et filles soutenus par l'UNFPA, seuls quatre sont actuellement opérationnels, ce qui réduit fortement les possibilités d'aide pour les survivantes de violence basée sur le genre ou pour celles qui y sont exposées, alors même que le risque d'en subir s'accroît.

Cecília Wachave, 45 ans et mère de deux filles, originaire du village de Wiyeweya à Mecufi, explique à l'UNFPA : « je ne voulais pas que la nuit tombe à nouveau, car je ne savais pas ce qui pourrait arriver alors que nous dormions sous un arbre, sans lumière ».

L'UNFPA s'efforce d'assurer des services essentiels de santé sexuelle et reproductive et de réponse à la violence basée sur le genre à plus de 60 000 femmes et filles des communautés touchées. Des espaces sûrs mobiles et provisoires ont été mis en place pour offrir refuge et soutien immédiats ; des mesures de sensibilisation et de protection contre la violence basée sur le genre ont aussi été rapidement lancées, dans les communautés ainsi que sur les lieux de distribution d'eau et de nourriture, où les femmes et filles sont trop souvent violentées, exploitées et agressées.

En partenariat avec les services de santé provinciaux, les conseils en planification familiale s'adaptent aux personnes en situation de crise, des services médicaux d'urgence provisoires ont été établis dans des tentes spécialement équipées à cet effet, et des kits contenant des produits d'hygiène, des sous-vêtements et d'autres éléments essentiels sont actuellement distribués. Une clinique mobile a également été déployée à Mecufi afin que les femmes enceintes puissent bénéficier de soins pré et postnatals vitaux.

« Ce soutien nous donne de l'espoir », affirme Mme Agostinho. « Cela nous montre que nous ne sommes pas seules. »

La résilience dans l'adversité

Pour les femmes enceintes de Sambene et d'ailleurs, le manque d'accès immédiat à des services de santé maternelle peut se révéler extrêmement dangereux. Beaucoup étaient déjà aux prises avec les difficultés provoquées par le déplacement à cause du conflit qui s'éternise à Cabo Delgado, mais cette nouvelle catastrophe vient leur causer une souffrance supplémentaire.

La province est aussi affectée par une pénurie d'agent·e·s de santé qualifié·e·s, ce qui rend l'accès à la santé encore plus compliqué. L'UNFPA fait tout ce qu'elle peut pour combler ce manque, en formant du personnel infirmier et des sages-femmes et en finançant leur déploiement dans les zones isolées. Le centre de santé de Mecufi, soutenu par l'UNFPA, où Mme Agostinho a trouvé de l'aide, est une bouée de sauvetage pour d'innombrables autres femmes enceintes, mais ses ressources s'amenuisent et il a besoin rapidement d'un soutien plus large.

Avec le gouvernement du Mozambique, l'UNFPA appelle à des financements de 7,2 millions de dollars pour aider les femmes et les filles affectées par le cyclone Chido.

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