Pour marquer leur contribution dans la prise en charge de la santé de la mère et de l'enfant, «Wennu Sai » en collaboration avec le cercle des jeunes filles et l'association des sages-femmes, dans le cadre de la 2ème édition de «taataam ci maam» ont reçu comme invitée Ndeye Bigué Ba Mbodj, présidente nationale des sages femmes du Sénégal.
«Taataam ci maam», un cadre dédié à la transformation intergénérationnelle et à la valorisation des savoirs s'est intéressé à la santé de la mère, de l'enfant mais aussi des jeunes, avec comme invitée Ndèye Bigué Ba Mbodji. Celle-ci est revenue sur les défis de cette prise en charge qui restent tout aussi nombreux et variés avec les grossesses précoces, la mortalité maternelle, les infections sexuellement transmissibles (IST), le VIH, les violences et abus sexuels, les problèmes nutritionnels qui touchent la tranche d'âge 10-24 ans.
Pour l'invité du jour, Ndèye Bigué Ba Mbodji, « si nous voulons lutter contre la mortalité maternelle et néonatale, surtout lutter et réduire les décès évitables, il nous faut investir vraiment dans la santé des jeunes ». Et d'ajouter : « nous savons que les recherches montrent que la plupart des taux de mortalité ou des victimes de mortalité maternelle sont de cette tranche jeune et issus des grossesses précoces. Et nous savons que les changements physiologiques et physiques qui se font chez les adolescents ou les jeunes, les poussent parfois vers des activités qui peuvent vraiment impacter négativement sur leur santé ».
Pour Bigué Ba Mbodji, d'autres défis existent au-delà des grossesses précoces comme les infections sexuellement transmissibles, surtout le VIH. « Au-delà, nous savons qu'il y a un autre facteur déterminant qui impacte également sur la santé reproductive des jeunes, c'est surtout cette pauvreté qui fait que si la jeune fille ou le jeune garçon n'a pas les moyens de pouvoir subvenir à ses besoins, peut avoir des comportements qui vont pouvoir impacter négativement sur leur santé ».
Malgré la politique de gratuité dans la prise en charge de certains services aux jeunes, la présidente nationale des sages-femmes du Sénégal a estimé que les décideurs et les partenaires doivent investir davantage dans l'éducation de ces jeunes afin qu'ils puissent avoir un métier, au-delà de pouvoir aller faire des études supérieures.
« Même s'il y a une politique de gratuité, nous savons que tout n'est pas gratuit et il faut tout le temps qu'il y ait un tiers payant. Il faudrait qu'on puisse faire en sorte de sensibiliser, d'inciter les filles à aller à l'école, à y rester le plus longtemps possible » a-t-elle fait savoir.