Sénégal: Promotion des langues maternelles au pays - La CNEPT «engage» le gouvernement

27 Février 2025

À l'occasion de la Journée internationale de la langue maternelle, célébrée chaque année le 21 février sous l'égide de l'UNESCO, la Coalition Nationale Éducation Pour Tous du Sénégal (CNEPT) rappelle son engagement en faveur de la diversité linguistique et du multilinguisme.

Selon l'UNESCO, «40% des habitants de la planète n'ont pas accès à un enseignement dans une langue qu'ils parlent où qu'ils comprennent. Dans certains pays à revenu faible et intermédiaire, ce chiffre atteint 90%, soit plus de 250 millions d'apprenants ». L'UNESCO insiste sur l'importance de l'éducation multilingue pour améliorer la réussite scolaire et préserver les langues en danger.

Dans un communiqué daté du 22 février 2025, donc au lendemain de la Journée internationale de la langue maternelle, célébrée chaque année le 21 février sous l'égide de l'UNESCO, la Coalition Nationale Éducation Pour Tous du Sénégal (CNEPT) souligne que «les langues jouent aussi un rôle crucial dans notre identité culturelle, et l'éducation multilingue contribue à préserver la diversité des langues et des systèmes de connaissances. Or, une langue disparaît en moyenne toutes les deux semaines, et seules 351 langues sont utilisées comme langues d'enseignement parmi les 7000 parlées ou signées dans le monde», précise la note.

L'AFRIQUE PARTICULIEREMENT CONCERNEE PAR CET ENJEU

«En Afrique, les enfants qui apprennent dans une langue qui leur est familière ont 30% de chances de plus de comprendre ce qu'ils lisent à la fin de l'école primaire que les enfants qui apprennent dans une langue qu'ils ne connaissent pas», relève la CNEPT dans le document qui rappelle qu'au Sénégal, «22 langues ont été codifiées et donc prêtes à être enseignées». Selon la CNEPT, «nos langues sont plus utilisées dans l'alphabétisation et l'éducation des adultes où elles ont beaucoup contribué à réduire le taux d'analphabétisme notamment avec les grands projets que sont le PAPA, le PAPF dans le cadre de la "Stratégie du faire-faire" avec les opérateurs en alphabétisation dont l'apport a été considérable».

Pourtant, «au Mozambique, la mise en place d'une éducation bilingue au primaire a permis d'augmenter les taux d'apprentissage de 15%», lit-on d'après le communiqué. Cependant, malgré ces avancées, la généralisation de l'enseignement des langues nationales connaît des obstacles. La CNEPT déplore notamment le fait que «l'introduction des langues nationales à l'élémentaire et au préscolaire, qui était en voie d'être généralisée, est de plus en plus ralentie notamment avec le retrait d'un partenaire stratégique et important comme l'USAID».

Face à cette situation, la CNEPT propose plusieurs mesures pour favoriser la promotion des langues nationales. Elle appelle à «La promotion de l'environnement lettré dans les lieux publics», à réserver «Plus de pages publicitaires, de journaux et d'émissions en langues locales dans nos médias». Tout en rappelant que «de plus en plus, des organes de presse étrangère animent des journaux et émissions en langues africaines», la CNEPT souhaite «Que l'enseignement des langues soit plus effectif dans le moyen secondaire, général et technique mais aussi au supérieur».

Aussi invite-t-elle à «Collecter des données sociolinguistiques et éducatives pour orienter les politiques et l'allocation des ressources», et «Recruter des enseignants maîtrisant à la fois la langue maternelle des apprenants et la langue d'enseignement officielle et les former pour qu'ils assurent un enseignement multilingue adapté à leur contexte spécifique». La CNEPT affirme sa volonté de renforcer l'apprentissage en langue maternelle au Sénégal et de préserver le patrimoine linguistique du pays.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.