Addis Ababa — Athol Fugard, dramaturge, metteur en scène et acteur sud-africain de renommée internationale, est décédé dimanche à son domicile des suites d'une longue maladie.
Athol Fugard avait 92 ans.
L'écrivain a exposé les réalités de l'apartheid dans des pièces telles que "The Blood Knot" et "Master Harold'...and the Boys", et a refusé de jouer pour des publics ségrégués.
Cette figure de la lutte contre l'apartheid laisse derrière elle un puissant héritage d'oeuvres telles que "Master Harold and the Boys" et "Sizwe Banzi Is Dead", qui ont façonné le théâtre dans le pays.
Le gouvernement sud-africain a confirmé sa mort en déclarant que le pays avait "perdu l'une de ses plus grandes icônes littéraires et théâtrales".
Le président Cyril Ramaphosa l'a décrit comme "la conscience morale d'une génération".
"Au-delà de l'oeuvre impressionnante qu'il a laissée derrière lui, Athol Fugard restera dans les mémoires pour avoir été une exception parmi les millions de Sud-Africains blancs qui ont allègrement fermé les yeux sur les injustices perpétrées en leur nom", a-t-il déclaré.
Au cours de six décennies, Fugard a produit plus de 30 pièces de théâtre, qui ont été acclamées par le public et la critique.
"L'Afrique du Sud a perdu l'une de ses plus grandes icônes littéraires et théâtrales, dont l'oeuvre a façonné le paysage culturel et social de notre nation", a déclaré le ministre sud-africain des sports, des arts et de la culture dans un communiqué. "Athol Fugard était un conteur intrépide qui mettait à nu les dures réalités de l'apartheid à travers ses pièces, donnant une voix à ceux qui étaient réduits au silence par l'oppression".
Né en 1932 à Middelburg, dans la province du Cap, Athol Fugard était le seul enfant d'un père d'origine irlandaise et anglaise et d'une mère afrikaner, qui tenait un magasin de thé et était le principal soutien de la famille.
Athol Fugard avait 16 ans lorsque l'Afrique du Sud a instauré le régime de l'apartheid en 1948, a-t-on appris.