A l'aube de 2025, l’Afrique fait toujours face à de nombreux défis notamment économiques, environnementaux, migratoires, démographiques et sécuritaires poussant les dirigeants à de multiples réflexions pour remédier à ces situations.
Au cours de l’année 2024 le continent a abrité de nombreux événements, parmi eux, des élections. Il a aussi connu des catastrophes liées au climat. Dans le milieu sportif, nous avons assisté à des compétitions qui ont fait vibrer les amoureux du sport, notamment, la Coupe d’Afrique des Nations. En effet, ces événements ont impacté le continent que ce soit positif ou négatif d’une manière ou d’une autre.
Face à cela, nous allons jeter un coup d'œil dans le rétroviseur pour retracer les grandes actualités de l’Afrique de l’ouest et centrale qui ont marqué 2024.
Entre janvier et mars 2024, des migrants africains particulièrement de la région ouest-africaine avec des pays comme le Sénégal, la Mauritanie, le Mali et la Guinée ont pris d’assaut le Nicaragua, pays d’Amérique latine facilitateur de transit pour les migrants vers les États-Unis. De nombreux africains, ont péri dans cette quête d’un avenir meilleur, certains ont foulé le sol du Pays de l’Oncle Sam, mais se sont retrouvés face à une réalité différente de ce qu’ils espéraient.
Outre la question migratoire, le Sahel a connu des mutations remarquables avec des gouvernements de transition qui se sont regroupés pour créer une alliance. Le 28 janvier 2024, les pays membres de l'Alliance des États du Sahel (AES) (Mali, Niger et Burkina Faso) ont quitté la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Cette décision n’a pas fait l’unanimité car la CEDEAO avait désigné des médiateurs pour entamer des dialogues avec eux. Malheureusement cela n’aura pas porté ses fruits car le 13 décembre 2024, à l’occasion de la Conférence des chefs d'État de la CEDEAO, l’AES a réaffirmé sa décision de quitter l’instance ouest-africaine.
Cependant, le sport a été un élément fédérateur pour le continent, en février, la Côte d'Ivoire, pays hôte de la 34éme édition de la Coupe d’Afrique des Nations a remporté sa troisième CAN en battant le Nigeria (2-1). Les Eléphants sous la houlette de Emerse Fae, devenu le plus jeune entraîneur vainqueur d’une CAN à 40, ont accompli une prouesse sans faille. Cette période a été comme un ouf de soulagement pour toute l’Afrique qui a vibré au rythme de la CAN.
Place à la situation sécuritaire et sanitaire, particulièrement en Afrique centrale ou les conflits armés et les épidémies ont fait des ravages. En République Démocratique du Congo, les tensions entre les rebelles du M23, appuyée par des unités de l'armée rwandaise et les forces armées congolaise ont tenu en haleine toute l’Afrique. Entre affrontements, violations des droits humains et violences à l’égard des femmes et des filles, le Nord-Kivu a connu une vague de massacres qui a détruit des milliers de familles.
Outre les conflits armés, la RDC a fait face à divers défis en matière de santé publique. Avec l’apparition de la variole du singe communément appelé Mpox en Afrique, la RDC a enregistré près de 15 664 cas et plus de 548 décès depuis le début de l’année.
A cela s’est ajoutée une nouvelle forme sévère de paludisme qui a également secoué le pays. Selon les autorités sanitaires congolaises 592 cas ont été recensé depuis le 24 octobre dernier, avec un taux de létalité de 6,2%.
Par ailleurs, du côté du Rwanda, l’épidémie de maladie à virus Marburg a été déclarée terminée le 20 décembre par le gouvernement. Dans un communiqué de l’OMS, les autorités sanitaires rwandaises, avec le soutien de l’OMS et de ses partenaires, ont mis en place une réponse globale, avec un large éventail de mesures allant de la surveillance des maladies, du dépistage, de la prévention et du contrôle des infections, de la recherche des contacts, aux soins cliniques et à la sensibilisation du public.
Ces mesures ont permis de freiner la propagation de l’épidémie, les cas ayant diminué de moitié entre la deuxième et la troisième semaine après la détection et d’environ 90 % par la suite, marquant ainsi la fin de l’épidémie.
En ce qui concerne la période électorale de certains pays de l’Afrique de l’Ouest, nous nous sommes tournées vers le pays de la Teranga. Au Sénégal, l’élection présidentielle de mars 2024 a eu un tournant inédit, car pour la première fois dans l’histoire politique du pays, le chef de l’Etat sortant n’a pas été candidat. Les Sénégalais se sont rendus aux urnes le 24 mars pour élire leur 5e président.
Au total, 19 candidats étaient en lice pour le fauteuil de président de la République. Après des années de tensions et de contestations des populations à l’égard de l’ancien régime dirigé par le Président Macky Sall, les sénégalais ont élu Bassirou Diomaye Diakhar Faye, 44 ans, devenu le plus jeune président de l'histoire du pays.
L’année 2024 a également été marqué par des inondations catastrophiques en Afrique de l'Ouest et du Centre avec plus de 7 millions de personnes touchées. Le Tchad, le Niger, le Nigéria et la République démocratique du Congo ont été les plus touchés.
Au Sénégal, dans la région de Matam, au nord du pays, plus de 700 hectares de cultures de riz ont été inondés en raison des crues du fleuve Sénégal et des lâchers d'eau, affectant près de 1000 producteurs rizicoles.
En juillet 2024, le Mali a subi des précipitations exceptionnelles, les plus importantes depuis 1967, qui ont causé d’importantes inondations dans presque toutes les régions du pays. Toutes ces crises qui ont secoué l’Afrique de l’ouest et du centre ont confirmé le besoin urgent d’une meilleure résilience climatique du continent pour les années à venir.
Au Gabon, le gouvernement de la transition mené par le général Oligui Nguema avait fait appel à un dialogue national inclusif en avril dernier. Ce dialogue a eu un tournant décisif pour l’avenir politique et social du pays.
Le référendum constitutionnel gabonais de 2024 du 16 novembre 2024, a fait partie des fruits de ce dialogue inclusif. Il a permis à la population de se prononcer sur l’adoption d’une nouvelle constitution.
L’année 2024 a été également marquée par la maladie du Président camerounais Paul Biya, absent un long moment. Sa supposée maladie a suscité beaucoup de sous-entendu. A 91 ans, la santé du Président camerounais a évoqué bon nombres de rumeurs au pays. Les médias locaux ont spéculé face à ces rumeurs. Cependant, l’Exécutif, après avoir vigoureusement démenti ces rumeurs alarmantes en annonçant le Chef de l’Etat en « excellent état de santé », avait formellement interdit aux médias d’évoquer sa santé.
Dans une note ministérielle adressée aux gouvernements régionaux, le ministre de l’Administration territoriale avait déclaré que « le chef de l’Etat est la première institution de la République et les débats sur son état relèvent du domaine de la sécurité nationale ».
La Guinée Equatoriale, pour sa part a fait parler d’elle avec l’affaire Baltasar Ebang Engonga qui a été l’une des actualités phare de la région. Un scandale sexuel devenu public via des vidéos sur les réseaux sociaux et impliquant des personnalités de la famille présidentielle en Guinée équatoriale.
Eclaté en novembre 2024, ce scandale sexuel, impliquant le fils de Baltasar Engonga Edjo’o, est devenue fortement médiatisée et a fini par avoir une dimension internationale en raison de l’implication des membres de la famille présidentielle équato-guinéenne.
Par ailleurs, au Tchad, on a également assisté à la promulgation du Chef de l’Etat, le Général Mahamat Idriss Déby Itno au rang de Maréchal le 21 décembre lors d’une cérémonie officielle, rejoignant ainsi son père Idriss Déby.
En effet, il a été élevé à la dignité de maréchal pour services rendus à la nation et les nombreuses victoires militaires remportées à l'intérieur et à l'extérieur du pays.
A la lumière des actualités qui ont touchés les régions de l’Ouest et du Centre de l’Afrique, il est crucial de noter que les dirigeants et les gouvernants du continent ont de lourdes tâches à accomplir pour faire face aux nombreux défis dont l’Afrique est confrontée.
Au seuil de 2025, ces deux régions du continent franchiront la nouvelle année avec des défis sécuritaires, économiques, sanitaires, migratoires et surtout environnementaux nécessitant des réponses et avancées remarquables.